Boomerang: «Daa baax»



Ceux des Sunugaaliens qui n’ont pas trente ans ne se souviennent de lui qu’à peine ou pas du tout. Alors que, de 1958 à 1994 où il est resté au khalifat de Tivaouane, sa voix forte de stentor a retenti pour distiller la bonne parole en direction des ouailles, mais surtout de ses concitoyens. Parce que Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» était un citoyen modèle, qui se préoccupait du devenir de ses semblables. Et sa chaire de religieux ne lui servait qu’à revendiquer les droits des démunis, à mettre en garde les détenteurs d’une parcelle de pouvoir de ne pas vendre leur âme au prince et à rappeler à ce prince que seul le pouvoir de Dieu est éternel. Et tout cela, Mame Dabakh le mettait en pratique, par sa distance avec les biens de ce monde, sa frugalité légendaire. Mieux, il savait aller au charbon ou au front, rencontrant syndicalistes, étudiants, pour porter leurs combats auprès des autorités. Mais il savait également les faire revenir à la raison, quand les dérapages conduisaient au bord du précipice. Donc, aujourd’hui plus qu’hier, Sunugaal a besoin de Dabakh, car des péripéties traversées comme des inquiétudes qui étreignent concernant les lendemains, sa voix nous aurait rassurés. Qu’Allah renouvelle sa grâce immense sur lui et l’accueille en son Firdawsi.
Waa Ji
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