Boomerang: Contre-feu



Couper les têtes pour neutraliser les corps. C’est ce à quoi s’évertue le pouvoir renouvelé de Niangal, vis-à-vis de ses opposants les plus virulents. Au lendemain d’une réélection que l’on dit sans gloire, la contestation-feu de paille n’a pas tardé à s’enflammer. A l’Ucad, à Thiès, à Touba et à Ziguinchor. Et pour éviter un embrasement improbable mais tout de même préjudiciable, la police et la gendarmerie ont vite allumé des contre-feux. En arrêtant tous ceux qui se sont mis en exergue dans la volonté de manifester contre la victoire au premier tour du sortant. Pis, les interpellés sont trainés devant la justice, qui n’hésitera pas à les envoyer en prison. N’est-ce pas trop que tout cela ? Surtout que le Khalife des mourides a acté la résignation des candidats talibés, dont il salue «la victoire morale» et la haute contribution à la préservation de la paix sociale. Alors, messieurs du pouvoir, pourquoi faire ce que l’on vous demandera de défaire incessamment ? car, n’en doutez pas, le nouveau chef de l’Etat, si c’est lui qui vous en a donné l’ordre indirectement, finira bien par vous en donner le contrordre, pour la gloire.
Waa Ji

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