Boomerang: Alcôves



Qui disait que Ndakaaru ne dormait pas ? Sortez après 20h dans les rues de la capitale pour voir. Mais pour cela, il faut vous transformer en courant d’air afin de passer à travers les mailles des filets des limiers, pandores et autres bidasses qui jalonnent toutes les artères. Le couvre-feu est passé par là. Et au-delà du débat sur son utilité par rapport au combat contre la propagation du coronavirus, c’est une mesure qui a des conséquences visibles et invisibles. En effet, ceux qui bravent l’interdiction de circuler se heurtent à l’intransigeance de forces de l’ordre qui tapent dans le tas ou, pire, humilient ceux qu’ils chopent dans les rues. Et la conséquence invisible de ce couvre-feu a cours dans les alcôves des maisons, à l’abri des regards indiscrets. Parce que le confinement obligé dès la tombée de la nuit, associé au froid de canard qui sévit au même moment, agit forcément sur la libido des couples. Et au bout du tête-à-tête chaque soir renouvelé se révèlera, quelques mois plus tard, un baby-boom inattendu, au premier trimestre de 2021. En tout cas, le phénomène pouvant être planétaire, les décès dus au Covid-19 seront amplement compensés.
Waa Ji

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