Boomerang: A vau-l’eau



L’homme ne vit pas que d’eau et de pain. Mais beaucoup de Sunugaaliens s’en contenteraient largement, tant ces deux denrées de première nécessité arrivent à manquer sous nos cieux. Goorgoorlu n’a donc plus le temps de penser au superflu, partageant ses temps de loisir entre la corvée d’eau nocturne, somnolant dans l’attente d’une coulée inespérée du robinet, et les queues de l’aurore devant les boulangeries, dans l’espoir de dégoter deux à trois maigres baguettes pour le petit déj’ de ses marmots. Et même si nos boulangers ont fini par remettre le tablier et reprendre le pétrin, rien ne dit qu’ils ne vont nous rouler dans la farine, en maintenant le prix à 150 F tout en rognant sur le poids, rendant encore plus rachitique cette baguette qui, pour un oui ou pour un non, a tendance à se briser. Quid de l’eau ? Si les corvées sont moins généralisées, depuis le colmatage du dernier trou dans la conduite, le jeu de yoyo dans l’affermage, préfigurant une guerre de l’eau entre la Sde et Suez, n’augure rien de bon, à l’orée du mois béni de Ramadan. Vivement donc que la procédure à vau-l’eau trouve un point d’arrimage définitif. Au grand bonheur de la ménagère lambda.
Waa Ji

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