Un "coup d'État institutionnel" c'est ce que le membre de Yewwi Askan Wi, Birame Soulèye Diop, qualifie le report de la présidentielle du 25 février 2024 par le président de la République. Ce parlementaire, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue hier avec d'autres membres de Yewwi Askan Wi, a appelé le "peuple souverain à mettre un terme à ce qui est en train de se jouer".
Tout comme les autres acteurs de la scène politique, le report de la présidentielle du 24 février 2024 n'est pas envisagé par les membres de Yewwi Askan Wi. Ces derniers, pour manifester leur désaccord face à cette situation, ont fait face à la presse hier, dimanche, 4 février. Birame Soulèye Diop, le président de ce groupe parlementaire : "nous ne sommes pas des militaires, encore moins des gendarmes ou des policiers. Nous sommes des citoyens mandatés pour défendre les intérêts du peuple au niveau de l'Assemblée nationale. Mais dans cette affaire, il faut qu'on identifie ceux qui sont en train de nous amener à cette situation ; et nous alertons même la communauté internationale". Parlant de pays dans lesquels des coups d'État ont eu lieu par le passé, le député ajoute : "combien de fois on nous parle de coups d'État au Niger, au Mali, parce que les gens ont pris les armes ? Nous n'appelons jamais à ceci, nous ne le souhaitons pas, mais nous ne souhaitons pas également le coup d'État constitutionnel qui vient de se passer".
D'après Birame Soulèye Diop, les coups d'État militaires sont souvent des réponses aux coups d'État institutionnels qui se passent dans un pays. «Nous n'appellerons jamais à ça, mais il faut mettre un terme à ce qui est en train de se jouer. Même si nous sommes minoritaires, nous allons tenir toutes les actions nécessaires dans les débats. Nous allons aussi saisir la justice pour continuer ce combat", a-t-il assuré. Aussi, il rappelle que le titulaire de la souveraineté populaire, c'est le peuple. À cet effet, il appelle tous les députés et tout le peuple à se tenir debout. "Nous appelons la société civile, les syndicats et tous les démocrates de Wallu, de l'Apr pour montrer que ce qui est en train de se jouer n'est plus l'intérêt d'un candidat ou d'un citoyen, mais le destin du Sénégal", a lancé le parlementaire.
Fatou D. DIONE