BOOMERANG: Bavures



Mamadou Diop, Balla Gaye, martyrs des droits et des libertés, tombés sous la violence policière tous les deux un 31 janvier. Les étudiants, les militants des droits humains, se sont rappelé, hier, «ces bavures» pour dire : plus jamais ça ! Mais rien n’est moins sûr, car les franchises universitaires, garantes d’une sanctuarisation du campus, sont aujourd’hui foulées aux pieds sinon tacitement levées. Résultat des courses, les risques de bavures n’en sont que plus grands, comme le 18 janvier dernier, quand une grenade a mis le feu à une chambre d’étudiantes. En vérité, c’est l’utilisation de la force armée contre des populations civiles qui posera toujours problème, quel que soit le degré d’hostilité de ces dernières. Mieux, dans la plupart des cas, une prise en compte correcte des revendications, à défaut d’une anticipation préventive, aurait désamorcé une crise qui tourne en manifestation matée à coups de lacrymogènes et, pire, à coups létaux. Comme dans cette affaire de Khossanto où un orpailleur avait été abattu par un douanier. Nécessairement, le monopole de la violence s’accompagne d’une graduation bien pensée de son utilisation.
Waa Ji

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