Le ministre Birame Soulèye Diop a levé le voile sur une partie des récriminations des ménages sur l’électricité prépayée ou Woyofal. A l’en croire, une étude faite par la Crse montre que sur les compteurs de la Senelec, il y a un point lié à la vétusté qui impacte sur la qualité du mesurage.
Le ministre de l'Energie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop a lié les préoccupations nées de l’électricité prépayée, communément appelée « Woyofal » à l’outil de mesurage qui, indique-t-il, peut avoir des problèmes et doit être reprogrammé à l’image d’une horloge. « Une étude faite par la Crse montre que sur les compteurs de Senelec, il y a un point lié à la vétusté des compteurs qui impacte sur la qualité du mesurage. Cela peut être une des raisons qui fait que le mode de calcul de l’électricité consommée peut connaître des préoccupations », explique le ministre.
16 KWh de plus pour le consommateur de la première tranche
Poursuivant, le ministre de l’Energie n’a pas du tout apprécié les commentaires de certains députés sur la baisse prochaine du prix de l’électricité jugée insuffisante. « Annoncer une diminution de 10% sur le prix de l’électricité et qu’on nous dise que c’est insignifiant, avec tout le respect que je dois à ceux qui le pensent, peut me faire rire assez nerveusement », lance Birame Soulèye Diop. A l’en croire, les consommateurs de la première tranche (150 kWh) au nombre de 1,2 million de ménages, chaque mois, un ménage dépense 13 050 francs. Ce qui lui fait dire qu’une baisse de 1200 francs équivaut à une augmentation de 16 kWh pour le consommateur de la première. Contrairement aux détracteurs de cette baisse, il révèle que c’est une hausse significative.
Dépasser la recharge manuelle
En ce qui concerne le calcul de la facturation, le ministre rappelle que les compteurs appartiennent à la Senelec et il y a une redevance qui est assise sur le compteur à chaque première recharge du mois. Outre la redevance, il fait remarquer que la Tva n’est appliquée qu’à partir de la troisième tranche. Poursuivant, il est revenu sur la réunion technique pour étudier les mécanismes qui permettent de dépasser la recharge manuelle. A cet effet, il annonce des pourparlers avec une société sur la possibilité de mise à jour du compteur numérique en vue de régler les problèmes liés à l’achat de l’électricité prépayée.
Fraude de l’électricité : les dossiers devant les tribunaux
Sur la fraude, le ministre de l’Energie explique que cette pratique a fait perdre deux milliards à la Senelec rien qu’à Pikine et Dakar. Pire, il révèle que les documents internes de Senelec établissent que la fraude est chiffrée par année entre 100 à 120 milliards de francs. Et, sur plus de deux millions de ménages, l’outil de contrôle de la Senelec ne permet que de contrôler 50.000 ménages. Ce qui a conforté le ministre dans sa volonté de mettre à jour les compteurs physiques. Revenant sur la fraude, il révèle que les dossiers de fraude ont été transmis au tribunal. D’autant plus que la fraude, dit-il, porte préjudice à la Senelec. Outre la baisse du prix de l’électricité, Birame Soulèye Diop a aussi annoncé la baisse prochaine, dans une quinzaine de jours, des prix des hydrocarbures.
Birame Soulèye renvoie Thierno Alassane Sall devant la justice
Birame Soulèye Diop est aussi revenu sur les statistiques de l’ancien régime qui est passé de 54% en 2011 à 94% en 2024, soit un bond de 30%. Aux yeux du ministre de l’Énergie, c’est un taux de 0,9% d’électrification par an. Or, depuis leur arrivée, à la tête du pays, en 2024, la Senelec a mis en service 370 localités et 243 localités mises en service par l’Aser. Un ratio qui, dit-il, dépasse le taux d’électrification de l’ancien régime en dix ans. Il s’est aussi attaqué chiffres en main contre l’équité évoquée par le député et non moins ancien ministre Thérèse Faye. C’est plutôt dit-il, des disparités qui ont été notées dans l’électrification des différentes localités du pays. Mieux, il révèle qu'une cellule pour la coordination des activités entre Senelec, Aser, Pudc, Puma, etc., a été mise en place contrairement à ce qui se faisait où les différents intervenants semblaient être en compétition. S’agissant de l’affaire Aee Power, le ministre précise que le dossier est en justice et qu’a l’issue de cette procédure, dit-il, tout sera clair.
Tous les avenants au profit des compagnies…
S'agissant de l’exploitation des hydrocarbures, le ministre rappelle que les négociations menées par l’ancien régime ne profitent pas au Sénégal. Ce que nous pouvons faire, dit-il, c’est de renégocier. A l’en croire, c’est ce qui s’est passé dans les conventions minières notamment avec les Ics et les Ciment du Sahel qui ont respectivement signé sept et quatre avenants tous, dit-il, au profit des compagnies minières. Selon ministre, l’ancien régime n’a jamais discuté un avenant favorable au Sénégal. Cependant, il compte rectifier le tir en négociant des avenants complémentaires, cette fois-ci favorables à notre pays.
828 sites audités, les agents auteurs de ces manquements menacés de poursuites
Concernant les Mines, le ministre a annoncé un audit administratif de tous les titres miniers de 1959 à 2024. Par la suite, il révèle qu’un audit physique a été effectué sur le terrain sur une durée de quatre mois dans 828 sites visités. A l’en croire, certains sont conformes, par contre, la majorité ne respecte aucune disposition légale. En tout état de cause, le ministre est d’avis que tout agent de l’administration qui a participé à ces manquements documentés sera poursuivi pour assumer ses responsabilités devant ses manquements. La commission qui a fait ce travail a été dirigée par un magistrat, en l’occurrence Mamané Djité, devenu le Directeur de cabinet de son ministère.
M. CISS