Le général Jean Baptiste Tine a du pain sur la planche. Malgré les menaces de Ousmane Sonko, Barthélemy Dias affiche sa détermination à dérouler ses caravanes à Dakar durant les derniers jours de la campagne électorale. Le maire de la ville de Dakar, qui a chargé encore une fois Sonko, nie toute implication de ses gardes du corps dans la bagarre qui a éclaté à Saint-Louis.
À quelques jours de la fin de la campagne électorale, après quelques affrontements entre Pastef et les pro Barthélemy Dias, place maintenant aux menaces et aux révélations. Dias fils, qui est accusé par Ousmane Sonko d’avoir acheté des armes pour cette campagne électorale, balaie tout d’un revers de main. «Ceux qui me combattent perdent leur temps. Je les ai devancés dans la politique. Ils sont rentrés dans mon monde par effraction, je maîtrise mieux qu’eux la politique», a-t-il fait savoir, avant de préciser : «pour le reste de la campagne, la coalition va faire des caravanes à Dakar. Pour le ministre de l’Intérieur qui demande nos itinéraires, je lui dirai qu’il n’y a pas d’itinéraire, Dakar est une zone géographique. A lui de prendre ses responsabilités, parce que nous ferons nos caravanes, il n’y a pas de peureux dans mon camp».
«Vous êtes en train de chercher quelque chose que vous ne trouverez pas»
Poursuivant, Barth affirme que les enfantillages ne l’intéressent guère : «je ne gère que l’essentiel. Dites à celui qui avait promis de commencer sa caravane devant chez moi, je l’ai attendu en vain». D’après lui, la coalition Samm Sa Kaddu va célébrer sa victoire dimanche prochain : «la victoire de la vérité sur le mensonge, celle de la paix sur la violence, la victoire de l’intelligence sur l’idiotie».
«Il est venu un jour chez moi, un matin, les larmes aux yeux, la peur au ventre»
D’après le maire de Dakar, Saint-Louis est la seule localité où il n’est pas sorti de son toit ouvrant. «Ils ont arrêté 83 gardes du corps. Ces derniers n’ont pas pour mission de tabasser de gens, mais de sécuriser le convoi. Que des militants se battent avec d’autres personnes qui sont dans la provocation est un autre débat. Vous êtes en train de chercher quelque chose que vous ne trouverez pas». Barth nie ainsi catégoriquement avoir acheté des armes : «quand on était encore allié, il est venu un jour chez moi, un matin, les larmes aux yeux, la peur au ventre, me confiant qu’on voulait le tuer et je l’ai rassuré. J’avoue qu’à cette époque, j’avais pris mes dispositions. Je l’ai protégé lui et sa famille», renseigne-t-il avant d’ajouter : «allez consulter les archives, il a été escorté pendant 9 jours par les gardes du corps avec mon véhicule et ma logistique».
Bougane Guèye: «un de nos éléments de sécurité a reçu une balle au pied»
Le leader de Gueum Sa Bopp est revenu sur la fouille de leurs véhicules. «Lorsqu’ils nous ont tendu le guet-apens à 1h du matin, il y avait au moins 250 agents avec au moins une vingtaine de cars de transport de troupes qui sont venus de Thies. Quand ils nous ont arrêté, Barthélemy Dias a gardé son sang-froid pour organiser les véhicules ; n’empêche, la Bip a fait sortir nos jeunes avant de les faire coucher sur le goudron, armes pointées sur leur tête. Il y a d’ailleurs un membre de la sécurité qui a tenté de s’enfuir parce que terrorisé par la situation, il a reçu une balle au pied», déclare Bougane qui interpelle le ministre de l’intérieur, «ce général qui a troqué ses étoiles contre des bracelets de Pastef».
Expliquant ce qui s’est passé à Saint-Louis, Bougane soutient : «cette bagarre à Saint-Louis, je peux jurer que Barthélemy Dias n’était pas au courant. La seule fois qu’il est descendu du véhicule, c’était pour aller chercher des médicaments dans une pharmacie», assure le patron de Dmedias.
Ndèye Khady D. FALL