BALLA GAYE 2 DECOCHE SES FLECHES : «Je ne considère même pas Gris Bordeaux comme un adversaire, juste un escalier… »



 
 
 
Balla Gaye 2 brise le silence. Trouvé en pleine séance d’entrainement avec son coach Modian Kanté, le Lion de Guédiawaye, la langue plus fourchue que jamais, a décoché des flèches envenimées contre son prochain adversaire. Il a été sans pitié pour Gris Bordeaux. Comme il promet de l’être quand ils s’affronteront physiquement, le 10 février. Selon lui, le troisième Tigre n’est qu’un poltron qu’il ne considère d’ailleurs pas comme un adversaire, mais juste une passerelle pour signer son grand retour. Le Lion a tellement faim qu’il ne se laisse pas rassasier par sa proie déclarée. Son objectif : reconquérir son titre de roi des arènes perdu en 2015. En outre, il a évoqué la qualification des Lions qu’il trouve exceptionnelle. Mais, pour Balla Gaye, Aliou Cissé doit prendre son bâton de pèlerin pour aller recueillir des prières dans toutes les maisons religieuses.
 
 Les Echos : Pourquoi ce long silence ?
Balla Gaye : Ce n’est rien du tout. Je suis concentré à fond dans mon travail. Que je sois ou pas sous contrat ne m’oblige pas à me taire, c’est peut-être que je fais des sorties au moment opportun. Je suis plus attendu sur les actes que sur les paroles (Lima wara dieuf mo eupeu lima wara wah). C’est la raison pour laquelle, je bosse dur dans mon coin.
 
Qu’est-ce qui explique votre choix de rester travailler au pays ?
La raison est simple : il y a des changements notoires que j’ai opérés depuis quelque temps et des décisions fermes que j’ai prises sur tous les plans pour ma carrière. Cela ne concerne que moi seul. La lutte atteint un niveau tel que le concerné, à un moment donné, doit prendre toutes les choses liées à sa carrière en main. Je gère tout. Je reviens d’un exil et j’en rends grâce à Dieu. Je suis resté deux ans sans lutter, de mon propre gré ; et je crois avoir bien fait. Car, ce recul m’a permis de bien travailler pour espérer revenir en force. Je le dois à mon écurie, ma famille, les amis et tout le monde. Je suis de retour et c’est grâce à tout le travail que j’ai engrangé durant mon exil.
 
Pourquoi avoir opté de travailler avec le coach Modian Kanté ?
C’est une longue histoire entre nous. Notre collaboration date de 2006. Regardez les photos (il désigne du doigt une affiche sur laquelle il y avait plein de photos avec son entraineur) et vous vous rendrez compte que cela date de très longtemps. On s’était perdu de vue, car il voyageait trop entre l’Europe et les pays du Golfe. Il n’était pas là lorsque je suis devenu roi des arènes, mais il est venu pour m’aider à régner dans ce sport. On se connait bien. C’est un gros travailleur. Il ne lâche rien, tout comme moi (Du bayi ! duma bayi !) C’est pourquoi j’ai choisi de travailler avec lui. Il m’apporte plus et c’est rassurant.
 
 Comment vous sentez-vous sur le plan physique ?
Bien ! Je me porte bien. Je n’ai jamais été aussi bien dans ma peau. Je suis prêt pour ce combat depuis longtemps. On peut même dire que je le suis depuis un an. Je n’attends que le jour du combat pour honorer ma part du contrat.
 
Donc si le combat était dans un mois, vous seriez prêt ?
Que le duel se tienne demain ! Un mois, c’est très long pour moi. J’ai des fourmis dans le ngimb. Tout est prêt, il ne me reste qu’à redescendre dans l’arène et montrer aux amateurs que je suis de retour. C’est tout !
 
Mais ça doit être difficile de s’entrainer sans savoir la date de son combat…
Non. On a déjà calé une date pour ce combat. Le promoteur a déjà opté pour le 10 février. Il a même régularisé le combat. La balle est dans notre camp.
 
Quels commentaires faites-vous à propos des déboires judiciaires de Luc Nicolaï ?
C’est une nouvelle que nous avons accueillie avec beaucoup de regrets. Cela fait partie de son destin. Il y a des hauts et des bas dans la vie de toute personne. On prie pour qu’il s’en sorte et continue son travail. La lutte a besoin de lui.
 
Pourtant, vous aviez boudé la cérémonie de lancement de sa plateforme récemment…
C’est regrettable, mais il faut dire que j’ai respecté à la lettre ma part du contrat. Je suis venu à l’heure. J’ai attendu mon adversaire pendant des heures, mais il n’est pas venu. Alors là, je suis reparti. Je ne vais pas me ridiculiser à attendre une personne qui ne viendra pas. C’est mon adversaire, mais c’est la lutte seulement qui nous lie. J’ai épuisé mon heure et comme il ne s’est pas pointé, je suis rentré à la maison.
 
Vous aviez averti Gris Bordeaux en lui disant que ce combat sera très chaud. Est-ce que vous êtes toujours dans cette dynamique ?
Il sait en âme et conscience que ce combat sera épique. Notre duel devait se tenir depuis longtemps, mais Dieu en avait décidé autrement. Maintenant que cela s’est concrétisé, je dis haut et fort que ce combat sera chaud et même pire encore. Ce sera un combat explosif (kombat bu metti lay doon). Je ne veux même pas un round d’observation pour ce combat (Lewtoo sax bëg u ma ko ci). Tout ce que je souhaite, c’est un duel de feu et il est averti.
 
 Gris Bordeaux affirme aussi que ce duel sera palpitant. Que lui répondez-vous ?
(Il coupe). Lorsqu’il a fait cette sortie, j’ai fait une vidéo dans laquelle je lui ai montré le travail que je fais pour fermer sa bouche. Depuis lors, je crois qu’il l’a bouclé.
 
Vous êtes prêt à vous bagarrer contre lui ?
Absolument ! Je le dis et le redis, j’ai affronté les plus gros puncheurs de l’arène et ils ne m’ont jamais touché. Non, jamais ! Je n’ai jamais été chez Ardo depuis que je suis lutteur. Je dis bien personne. Il ne m’empêche pas de dormir. La bagarre, je l’aime et je sais la faire (xeex, dama ko bëgg, te da ma ko mën). Dans mes combats, quand je vois une chance de terrasser mon adversaire, je la saisis sans me bagarrer, mais c’est tout ce que je veux. Lui, je ne le considère pas comme un adversaire. Mon retour dans l’arène sera très chaud. Vous verrez un Balla Gaye 2 new-look. Tout sera neuf pour mon come-back. Sur le plan de la communication, de la préparation, de la durée du combat et tout.
 
Vous lui accordez combien de temps ?
Comme c’est un poltron qui passe tout son temps à fuir, il est très difficile de lui donner du temps. Mais une chose est sûre, s’il reste sur place, le combat sera vite plié.
 
Quelle sera la clé du combat ?
Qu’il reste sur place (Na dëgël boppam !), c’est tout. On ne boxe pas dans la même catégorie. D’ailleurs, ce n’est pas la lutte qui nous lie. J’ai pris ce combat pour signer mon retour. Rien de plus. Sur le plan des palmarès, il n’y a pas photo. Je suis le meilleur et de loin. Je le dis et je le répète, il ne m’a jamais empêché de dormir et ça ne sera pas le cas aujourd’hui. Je ne le considère pas comme un adversaire, encore une fois. Gris Bordeaux, je ne le sous-estime pas, mais je crois en mes qualités et je sais que je suis meilleur que lui.
 
Gris Bordeaux voudra signer un retour victorieux…
Qu’il n’y pense même pas ! Comme ce combat, c’est sa dernière chance, il peut faire ses prières (Budee sani taccoom la ! Gris doo tul taccu dé). Il n’aura rien sur ce combat, s’il plait à Dieu.
 
D’où puisez-vous cette confiance ?
Je suis un bosseur et ça, tout le monde le sait. Je crois en moi et mes qualités. La peur, je ne la connais pas. Dans ma carrière, j’ai livré des duels plus risqués, plus excitants que celui-ci. Donc Gris Bordeaux n’est pas et ne sera pas un problème pour moi. J’ai livré des combats pour ma personne, pour les Sénégalais, mais pour mon retour, je vais lutter pour mes ennemis et mes supporters. C’est mon unique ambition.
 
Votre adversaire voudra venger son mentor Tapha Guèye…
Je le dis et je le répète, j’ai fait de nombreuses incursions à Fass et je le ferai à ma guise et, à chaque fois, j’en sortirai vainqueur. Il ne peut rien y faire. Dans le passé, Double Less était considéré comme la bête noire de l’écurie Fass (Double Less gnaari jabaru Fass). C’est indéniable et c’est pareil pour moi (Balla Gaye gnetti jabaru Fass). Sur ce combat, je sais que je suis le plus jeune, le plus affamé et le plus motivé. Donc, c’est moi qui ferai tout. Lui, il n’a qu’à rester sur place et attendre tranquillement sa défaite. Mon ambition est de reconquérir mon titre perdu de roi des arènes. J’ai très tôt régné en maitre sur ce sport, mais il me reste encore des choses à prouver. Je dirais même que ce qui est devant moi est plus dur que ce que j’ai déjà accompli. Donc, je suis plus que jamais motivé à redevenir roi des arènes. C’est mon rêve le plus absolu et je travaille pour le réaliser.
 
Comme Bombardier
Bien sûr. C’est dans mes plans.
 
Eumeu Sène et Bombardier sont aussi dans votre ligne de mire…
Je travaille pour tous les lutteurs. Je ne me focalise sur aucun lutteur. Le plus important, c’est le travail et s’il plait à Dieu, je serai encore roi des arènes.
 
Quel regard portez-vous sur la situation actuelle de l’arène ?
C’est difficile pour nous les lutteurs. Certains ont bouffé des avances depuis un ou deux ans sans pouvoir lutter, donc c’est compliqué. Les promoteurs aussi souffrent de cette situation. La lutte traverse une crise, il faut le reconnaitre et on prie pour que cela se décante. Je suis persuadé que si on parvient à organiser un seul grand combat, les autres suivront les uns plus alléchants que les autres.
 
Avez-vous suivi la qualification des Lions du Sénégal au Mondial ?
Oui. Comme tout Sénégalais amoureux et passionné de sa sélection nationale, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le parcours du Sénégal. C’est une belle qualification. Pour le match de mardi, je n’ai regardé que la première mi-temps et je suis parti au travail par la suite. Après j’ai suivi le résumé et ça a été un match sérieux. Le sélectionneur national n’a pas aligné son Onze type, mais les remplaçants ont bien assuré sur le terrain. Je les encourage et les félicite. Que tout le monde fasse bloc derrière les Lions.
 
Quel est votre joueur préféré ?
Je n’ai pas de joueur favori, mais j’aime les meilleurs.
 
Comme Sadio Mané…
Absolument. Sadio Mané en est un, tout comme Baldé Keïta, Kara Mbodji et les autres. Je supporte tous les joueurs. Mais El Hadji Diouf est mon joueur préféré et cela date de 2002. Je l’aimais beaucoup, car il maitrisait ce qu’il faisait. Cette nouvelle génération de footballeurs doit donc nous prouver qu’elle reste une bonne équipe. En 2002, lorsque l’équipe encaissait un but, on savait pertinemment qu’elle allait revenir et gagner le match. Mais pour le moment, ce n’est pas le cas avec l’équipe actuelle.
 
Qu’est-ce qui manque selon vous à l’équipe ?
Le collectif. Il faut savoir que nous n’avons pas encore une équipe-type comme ce fut le cas dans le passé. Il faudra travailler sur ce plan pour aller de l’avant. Les Lions ont réalisé un parcours magnifique durant les éliminatoires, ils doivent donc garder cette dynamique jusqu’au Mondial. D’ailleurs, j’invite Aliou Cissé qui est une fierté nationale à prendre son bâton de pèlerin pour se rendre chez les chefs religieux et recueillir des prières pour le bien de l’équipe. C’est important et il le faut vraiment, car nous avons un héritage que nous ont légué des hommes de Dieu. Donc, il faut l’exploiter.
 
Quelles équipes voulez-vous avoir dans la poule du Sénégal ?
Je n’ai pas de choix. Mon rêve est de voir les Lions réaliser un bon parcours en allant en finale et remporter cette Coupe du monde, pourquoi pas. C’est possible.
 
Que diriez-vous d’un Sénégal-Brésil ou un Sénégal-Argentine ?
Ce sont des équipes prenables. On n’a rien à leur envier. Le Sénégal est une grande équipe comme l’Argentine ou le Brésil. Les affronter, je crois, ne doit pas être un rêve pour nous, mais juste une motivation de plus. Je reste persuadé que le plus important est de gagner cette compétition. Le Nigeria a battu l’Argentine avec la manière. Donc tout est possible, même si c’est en match amical. Nous avons une bonne équipe. Nous avons opté d’être des Lions, donc il faut le prouver sur le terrain. Aucune équipe en Afrique n’est meilleure que celle du Sénégal. C’est ma conviction. Il faut tout donner et être surtout des tueurs devant le but et ne pas se suffire du peu. Si on a la possibilité de battre une équipe sur un score fleuve, il ne faut pas hésiter. Nous avons le potentiel. Il faut qu’on leur inculque cette culture de la gagne.
 
Vous avez encore changé de Look ?
Oui. Ce sont des tresses. Comme j’ai beaucoup de cheveux, il m’arrive de me coiffer de la sorte. Je suis une star et je tiens beaucoup à mon look. C’est Dieu qui l’a fait (il éclate de rires).
 
 
 

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