Assainissement de l'esplanade des mosquées de Tivaouane: le Khalife des Tidianes tacle Serigne Mbaye Thiam




 
L'Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) a enfin entrepris des travaux d’assainissement de l’esplanade des mosquées de Tivaouane ainsi que des maisons environnantes. Une annonce faite par son nouveau Directeur devant le Khalife général des Tidianes qui a salué cette initiative, tout en indiquant que ce n’était pas la première fois. Pour lui, les travaux n’ont pas pu se faire avant, parce que tout a été faussé depuis le début.
 
Son franc-parler est l’une des marques qu’on lui connaît. Serigne Babacar Sy Mansour ne fait pas dans la langue de bois. En recevant hier la délégation de l’Onas avec à sa tête son Directeur général Ababakar Mbaye et le maire de la commune de Tivaouane, Diagne Sy Mbengue, le Khalife général des Tidianes est largement revenu sur les circonstances qui ont conduit à cette situation. Après avoir  formulé des prières pour ces deniers, Serigne Babacar Sy Mansour s’est directement attaqué au nœud du problème. Selon le Khalife général des Tidianes, la principale cause des désagréments liés à l’assainissement à Tivaouane, c’est que tout a été faussé depuis le début.  Ils n’ont pas commencé là où il fallait et j’en ai parlé à Serigne Mbaye Thiam lors du Gamou quand il est venu me dire qu’ils avaient un problème avec l’Ageroute. Ce n’est pas un secret, les branchements nécessitent des travaux qui impliquent de démolir  quelques parties des routes avant de les remettre en état», fait savoir le Khalife.
Pour ce dernier, seules des concertations entre l’Onas et l’Ageroute étaient en mesure de régler le problème. «Il est vrai que l’Ageroute et l’Onas n’officient pas dans le même domaine, mais ils doivent collaborer ensemble. Serigne Mbaye Thiam m’a dit que l’Ageroute leur demande de payer 2 milliards alors que l’Onas n’a qu’un budget de 4 milliards et que s'ils paient la somme, il leur sera impossible de continuer les travaux», renseigne Serigne Babacar Sy Mansour.
 
 «Ce n’est certes pas mon métier, mais personne n'est assez fou pour gober une telle justification…»
 
Poursuivant, le Khalife fait savoir qu’il a réfuté la thèse du ministre de l’Eau et de l’Assainissement en lui disant qu'ils ne peuvent pas avoir un projet, connaître tous les contours sans en discuter et prévoir la part d’Ageroute, c'est impossible. «Vous saviez qu’il fallait creuser une partie de la route et qu'il fallait la réparer après. Alors ne me dites pas que c'est à la dernière minute qu’Ageroute vous a envoyé sa facture. C'est un plan que vous partagez dont vous devez parler», dit-il.
Ce n'est certes pas son métier, assure-t-il, mais personne n'est assez fou pour gober une telle histoire. «Il est évident qu'il faut une collaboration entre l'Onas et l'Ageroute pour ce projet, mais malheureusement, ils n'ont pas fait le nécessaire. Et ce qui devait constituer le début des travaux a été délaissé parce que l’esplanade autour de la mosquée n'en faisait pas partie», déplore le Khalife général des Tidianes.
Serigne Mbaye Thiam a certes essayé de se justifier, selon Serigne Babacar Sy Mansour, mais il n'avait pas convaincu. Ce qu'il faut faire pour régler le problème, d'après le Khalife général des Tidianes, c'est de se réunir avec Ageroute autour d'une table pour voir comment s'organiser pour payer à l'Ageroute son dû tout en continuant les travaux. «Et si jamais ils ne tombent pas d'accord, ils devaient arrêter tout bonnement les travaux jusqu'à trouver une entente et rendre compte aux autorités», défend-il.
 Pour Serigne Babacar Sy Mansour, Ageroute est dans son droit. S'il a eu à travailler pour l'Etat sans entrer dans ses fonds, c'est normal qu'elle exige d'être payée avant tout autre engagement, parce que c'est avec cet argent qu'elle fonctionne. «Et maintenant que l'Onas vient redémarrer les travaux, nous réaffirmons que tous les programmes se déroulent selon le calendrier divin, c'est l'heure à laquelle Dieu avait prévu la finalisation du projet. Dieu est au début au milieu et à la fin de toute chose, mais acquittons-nous de nos devoirs. Avec le redémarrage des travaux, l'espoir renait en attendant la livraison», fait savoir le Khalife avant de formuler des prières pour le directeur de l'Onas.
 
Ndèye Khady DIOUF
 
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