Sous une pluie battante, les Sénégalais de Tanger ont offert aux Lions un accueil digne des plus grands rendez-vous continentaux. Entre ferveur populaire, solidarité communautaire et absence de soutien institutionnel, la voix d’Anastasie Gandol s’élève pour raconter une mobilisation venue du cœur.
Sous une forte pluie mais avec une détermination intacte, les supporters sénégalais de Tanger ont transformé l’aéroport Ibn Battouta en une véritable place de fête. Tam-tams, chants, danses, vuvuzelas… la ferveur populaire a résonné bien au-delà des pistes d’atterrissage.
À Tanger, ce jour-là, le ciel était gris, mais les cœurs battaient en vert, jaune et rouge. Dès les premières heures, des dizaines de Sénégalais ont convergé vers l’aéroport, malgré le froid et l’humidité. En famille ou entre amis, drapeau noué autour du cou ou posé sur les épaules, personne ne voulait manquer ce rendez-vous avec les Lions de la Téranga.
Tambours, chants et fraternité africaine
Les tam-tams ont donné le ton. À chaque percussion, la foule répondait par des chants emblématiques des stades sénégalais. Les vuvuzelas perçaient l’air, couvrant parfois le bruit des avions.
Moment fort de cette mobilisation : la participation spontanée d’accrobates marocains, qui se sont joints à la fête sous les applaudissements nourris. Une scène rare, symbole de fraternité et d’unité africaine, fidèle à l’esprit de la Coupe d’Afrique des Nations.
« Aujourd’hui, Dakar est à Tanger »
Parmi la foule, Moussa, installé à Tanger depuis cinq ans, ne cache pas son émotion.
« Même sous la pluie, on devait être là. Les Lions nous donnent de la force, ils nous rappellent le pays. Aujourd’hui, c’est comme si Dakar était à Tanger », confie-t-il, sourire aux lèvres malgré ses vêtements trempés.
Un peu plus loin, Awa, drapeau serré contre elle, chante à pleins poumons.
« On s’est cotisés entre nous pour venir, acheter les tissus, faire les tenues. Personne ne nous a aidés, mais ce n’est pas grave. L’essentiel, c’est de montrer aux joueurs qu’on est derrière eux », explique-t-elle.
Anastasie Gandol, cheffe d’orchestre de la mobilisation
Au cœur de cette ferveur, Anastasie Gandol ne cesse d’encourager, d’organiser et de rassembler. Présidente des supporters sénégalais à Tanger et installée au Maroc depuis 16 ans, elle est aujourd’hui une figure incontournable de la communauté.
« La mobilisation a été exceptionnelle. Les Sénégalais ont répondu présents malgré la pluie. Pour nous, la Coupe d’Afrique est déjà à Dakar », affirme-t-elle avec fierté.
Le regret d’un manque de soutien institutionnel
Sans détour, Anastasie Gandol pointe toutefois l’absence d’accompagnement des autorités sénégalaises. « Les autorités n’ont rien fait pour les supporters sénégalais. Même pas une petite subvention pour payer les tissus ou les habillements. On s’est débrouillés avec nos propres poches », regrette-t-elle, tout en saluant la solidarité entre compatriotes.
Un message fort envoyé aux Lions
Pour Cheikh, étudiant à Tanger, cette mobilisation dépasse le simple accueil.
« Quand les joueurs voient des Sénégalais sortir sous la pluie pour chanter et danser, ils savent qu’ils n’ont pas le droit de décevoir », lance-t-il avec conviction.
Fatou, commerçante, partage la même émotion : « On vit loin du pays, mais le football nous rapproche. Aujourd’hui, on a oublié le travail et la fatigue. On est juste des Sénégalais venus accueillir nos Lions », sourit-elle.
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Assane Diao à Tanger :
Un déplacement inutile et une Fédération en faute
Forfait confirmé pour la CAN 2025, le jeune ailier sénégalais a pourtant été déplacé jusqu’à Tanger, alors que la Fédération connaissait déjà son état. Une décision incompréhensible qui soulève de sérieuses questions sur la gestion du football sénégalais.
Assane Diao forfait pour la CAN 2025, mais la Fédération l’a quand même déplacé à Tanger. Un choix incompréhensible et critiqué : son remplaçant aurait pu prendre sa place, évitant fatigue, tensions et une polémique inutile
Un voyage qui n’avait aucun sens
Assane Diao ne pouvait pas jouer la CAN 2025, c’est officiel. Sa blessure au biceps fémoral avait déjà été constatée à Dakar. Pourtant, la Fédération a décidé de le faire voyager jusqu’à Tanger. Résultat : un déplacement inutile, exposant le joueur à la fatigue, à la polémique et à des critiques évitables.
Pour beaucoup, cette décision traduit une absence de planification et de pragmatisme. La FSF connaissait la situation : il suffisait de convoquer directement son remplaçant et de préserver à la fois le joueur et l’image de la sélection.
Une gestion qui fragilise la Fédération
Au-delà du simple fait sportif, ce choix met en lumière un manque de rigueur et de coordination. Entre la santé du joueur, les intérêts du club et les besoins de la sélection, la FSF semble avoir mis de côté la logique élémentaire. Déplacer un joueur déjà forfait n’est pas seulement inutile, c’est aussi risquer de créer une polémique et d’affaiblir sa crédibilité.
Un signal inquiétant pour l’avenir
Cette affaire dépasse le cadre du simple forfait. Elle interroge sur la capacité de la Fédération à gérer efficacement ses joueurs et à prendre des décisions rationnelles. Les supporters, eux, ne peuvent que constater le gâchis : un talent absent sur le terrain et une polémique évitable qui occupe déjà le devant de la scène.
pragmatisme avant la com’
Assane Diao mérite tout notre soutien et un prompt rétablissement. Mais la Fédération, elle, doit tirer des leçons : un forfait constaté doit se traduire par des actions concrètes et efficaces, et non par des déplacements inutiles qui alimentent critiques et tensions.
La gestion du cas Diao restera un exemple de décision contestable, à méditer avant la prochaine grande échéance.
Vers un clash avec son club ?
La convocation de Diao malgré son état a créé des frictions visibles avec son club, qui estimait que le joueur ne devait pas rejoindre la sélection. Ce différend public soulève des questions sur l’équilibre entre obligations en club et engagement en équipe nationale.
Cette affaire pourrait-elle laisser des traces ? La question se pose. L’opposition du coach de son club, combinée à la décision du joueur de rejoindre les Lions malgré tout, alimente les spéculations sur un possible clash latent.
Un avenir ailleurs ?
En toile de fond, certains observateurs s’interrogent déjà : cette situation pourrait-elle accélérer un départ vers un club plus huppé ? Si rien n’est encore officiel, le dossier Assane Diao pourrait bien dépasser le simple cadre médical pour devenir un enjeu sportif et stratégique majeur dans les mois à venir.