Aiguillon



 
Faut-il désespérer du citoyen sunugaalien ? D’aucuns répondront non, puisqu’il vote et régulièrement depuis 1848. Et qu’il sait sanctionner ses dirigeants dans les urnes lorsque ces derniers ne remplissent plus leurs devoirs ou perdent de vue qu’ils ont été simplement mandatés. L’histoire du pays regorge d’exemples d’autorités sanctionnées dans les urnes. Les alternances démocratiques de 2000 et 2012 en sont les preuves. Mais, quand il s’agit de la simple indignation, face à un déni de justice, un abus de pouvoir, du népotisme ou autre, le peuple sunugaalien est plus difficile à ébranler. Pour dire que sa capacité collective à s’insurger contre l’injustice a besoin d’un aiguillon de la race du pape du Sopi. Aujourd’hui que le vieux lion a perdu ses griffes, ceux qui s’activent sur le champ de la contestation n’ont que très peu de prise sur les masses sunugaaliennes. Même que leur volonté ne dépasse pas souvent le buzz médiatique. Alors, à quoi bon interdire les manifs, quand celles-ci font difficilement foule ? Peut-être que, dans ce domaine précis, le pouvoir de Niangal gagnerait à faire sien l’adage de Ndiol Diouf arrivant au pouvoir qui disait : «jakka jaa ngook ku mën na nodd».
Waa Ji
 
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