AUGMENTATION DU NOMBRE DE DEPUTE: Decroix vote oui,mais sans surcoût



Bien qu’il fasse partie de l’opposition Mamadou Diop Decroixest favorable à l’augmentation du nombre de députés pour, dit-il, corriger une injustice vis-à-vis de certains départements. Néanmoins, il invite les autorités à encadrer cette mesure en veillant à ce qu’il n’y ait pas de surcoût. Decroix propose à cet effe que l’on revoie les dépenses de l’Assemblée nationale
 
 
«Il ne faut pas réparer une injustice par une injustice», c’est le point de vue de Mamadou Diop Decroix,qui intervient ainsi dans le débat relatif à l’augmentation du nombre de députés.Revenant sur les différentes mutations qu’a connues le nombre de députés au fil des années, le leader  de Aj/Pads affirme qu’à chacune de ces occasions, des controverses ont été notées entre les Pour et les Contre.  «Aujourd’hui, on nous dit que la base d'attribution des 90 sièges réservés aux départements est d’au moins 2 sièges pour une population de 170.000  habitants ou plus par département et qu’il y a des départements qui comptent plus de 170.000 habitants et qui sont toujours à 1 député. Il faut évidemment donner à ces départements ce à quoi ils ont droit. Sinon c’est une injustice», souligne t-il.
 
Mbour et Thiès victime d’injustice depuis 2007
 
A en croire Decroix, Thiès et Mbour subissent cette injustice depuis 2007 et qu’il faut désormais y remédier. «Les départements de Thiès et de Mbour, la taille des populations dépasse largement deux députés. A titre d’illustration : selon les statistiques de l’Ansd, des départements trois fois moins peuplés que le département de Thiès ou celui de Mbour ont exactement le même nombre de députés (2) que Thiès et Mbour.  Il est clair qu’il y a là un déséquilibre  qui ne s’est appuyée que sur des considérations politiciennes», fulmine Decroix.Ces déséquilibres doivent être corrigés, selon le député, or, les hypothèses posées par le ministre en charge des élections ne permettent pas de déboucher sur une solution.Pour lui, diminuer le nombre de députés par département, réduire le nombre de députés de la diaspora ou encore diminuer le nombre de députés de la liste proportionnelle, ce ne sont pas des solutions.
D’après Mamadou Diop Decroix, «il doit être exclu de diminuer le nombre de députés par département. Une telle diminution ne pourrait concerner que Dakar, Pikine et Touba».Deuxièmement : «il doit être également  exclu de réduire le nombre de députés de la diaspora. Cette hypothèse de baisser les 15 députés de la diaspora est irrecevable». Et troisièmement : «il doit être enfin exclu de diminuer le nombre de députés de la liste proportionnelle. Ce nombre devrait être plutôt augmenté au motif que beaucoup d’acteurs politiques sont pour un scrutin proportionnel intégral», faut savoir Decroix.
 
«La présence de courants politiques divers devait refléter le pluralisme à l’Assemblée nationale»
 
Poursuivant, ce dernier rappelle que le consensus de 1992 avait fortement insisté sur la nécessité d’assurer le pluralisme au parlement. «La présence de courants politiques divers devait refléter le pluralisme à l’Assemblée nationale. Porter atteinte à ce consensus, c’est tuer le débat démocratique dans l’institution. En tout état de cause, les  citoyens sénégalais, en ce qui les concerne, ont constaté que, pour l’essentiel, les députés de ces partis qui sont généralement de l’opposition apportent énormément à la qualité du débat au parlement parce qu’ils y sont la voix du peuple»,  explique le député qui assimile cet éventuel changement à un énorme recul démocratique.  
 
Diminution des indemnités parlementaires

 
 
 
Pour le leader de Aj/Pads, il ne reste que l’augmentation accompagnée de mesures correctives. Et pour ceux qui s’inquièteraient de l’augmentation des dépenses, Decroix leur propose une diminution des indemnités parlementaires de sorte que cette augmentation ne puisse en aucun cas entraîner des surcoûts de dépenses publiques. «De fait, si la bureaucratie parlementaire qui se recrute dans la majorité est sevrée un tant soit peu de ses nombreux privilèges, toutes les préoccupations seront sauves. Les départements ne seront pas amputés, la diaspora, à défaut d’être augmentée ne sera pas non plus amputée et le pluralisme à l’Assemblée sera sauvegardé», clame-t-il.
Ndèye Khady DIOUF
 
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