Ndèye Saly Diop a fait face hier à la commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Pendant près de deux heures, elle a été sous le feu roulant des questions des membres de la commission d’instruction. S’expliquant sur les faits, l’ancienne ministre a démonté l’accusation point par point, expliquant n’avoir jamais eu la charge de l’exécution matérielle des dépenses, ni la gestion comptable des fonds alloués. Satisfaits de l’audition, ses avocats envisagent de déposer une requête aux fins de non-lieu. Grosse précision : ce n’est plus deux (2) climatisateurs mais un seul qui lui est reproché et qu’elle a vite fait de balayer, arguments à l’appui.
Le défilé se poursuit devant la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, pour les ministres inculpés par ladite commission. Après Sophie Gladima, c’est au tour hier de Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop Dieng de s’expliquer devant les magistrats instructeurs. Face aux multiples questions qui lui ont été posées, l’ancien ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants a apporté des réponses précises et claires. La fameuse question du climatiseur est revenue dans les débats ; cette fois, il ne s’agit plus de deux, mais d’un seul climatiseur qu’elle aurait détourné. Une question qui lui a presque forcé le sourire. Elle a expliqué qu’en réalité, elle n’en avait pas besoin et qu’au contraire, elle en remettait à des morgues. Madame Dieng a demandé la preuve qu’un climatiseur lui a été livré chez elle. «Y a-t)il un bon de livraison ou une preuve quelconque ?». On pouvait entendre une mouche voler dans la salle.
S’expliquant sur le montant de 52 millions de francs qui lui est imputé, elle argue qu’en tant que ministre, elle n’avait pas la charge de l’exécution matérielle des dépenses, ni de la gestion comptable des fonds. Selon elle, ces responsabilités incombent aux structures techniques et aux gérants de régie désignés. Et la gestion des comptes relève de la responsabilité du gérant nommé par une décision du ministre de Finances. Pour ce qui est du reliquat de 4.828.700 francs souligné par la Cour des comptes également, l’ancienne ministre dégage sa responsabilité «ma responsabilité ne peut nullement être engagée dans la conservation ou la production de pièces comptables», s’est-elle défendue.
Pour ses avocats, les contestations sérieuses sont suffisamment établies et ils comptent ainsi déposer une requête aux fins de non-lieu.
Alassane DRAME