AUDITIONNÉ PENDANT 3 TOURS D’HORLOGE PAR LA COMMISSION D’INSTRUCTION : Mansour Faye se livre à des contestations sérieuses et apporte ses éléments de preuves




 
 
 
La Commission d’instruction de la Haute Cour de justice a procédé, hier, à l’audition au fond de Mansour Faye. L’ancien ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale est, en effet, passé sous le feu roulant des questions du juge Abdoulaye Bâ et de son équipe, pendant 3 tours d’horloge. Pour sa défense, le frère de Marième Faye Sall est resté campé sur sa position en faisant des contestations sérieuses, niant avec véhémence la surfacturation de 2,7 milliards qui lui est imputée. Ce, en produisant ses éléments de preuves.
 
 
 
Commencé à 12h, c’est aux environs de 15h que l’audition de Mansour Faye s’est terminée, hier. Pendant 3 tours d’horloge, l’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale a été entendu sur le fond dans cette affaire portant sur une présumée surfacturation du riz, dans la période Covid 19. L’audition s’est très bien déroulée, selon une source, et le frère de Marième Faye Sall a apporté tous les éléments de preuves pour attester son innocence. La Commission d’instruction a brandi un arrêté ministériel de 2013 qui avait fixé les prix de la tonne de riz à 250.000 francs ; il lui est donc reproché d’avoir acheté la tonne à 275.000 francs. Mansour Faye a expliqué que, d’abord, il est très normal que le prix du riz en 2020 (période incriminée) soit plus élevé qu’en 2013. En outre, pour le frère de Marième Faye Sall, il y avait une commission chargée de l’attribution des marchés et il n’en était pas le président ; il n’intervenait aucunement ni sur l’appel d’offres, ni sur l’attribution des marchés. Etant le ministre, il a veillé à ce que les règles de procédure soient respectées alors qu’il n’était pas obligé ; c’est-à-dire qu’il a tenu à respecter le code des marchés publics. Ce qui a fait que le rapport de la Cour des comptes a même reconnu cet effort qu’il a fait.
Par ailleurs, il a fait remarquer qu’à la suite de l’appel d’offres, la commission a choisi le moins disant et a acheté à 275.000 francs, pendant que d’autres ont acheté à 300.000 francs la tonne. Pour ce qui les concerne, les avocats ont souligné le fait que l’arrêté qui a été brandi ne puisse  pas être convoqué puisque sa durée de vie n’était que de deux mois, renouvelable une fois. Pour dire que ledit arrêté ne valait plus rien. Selon toujours la défense, c’est comme si l’on cherchait des poux à leur client. Car, cet arrêté portait sur le riz, mais également sur l’huile, le sucre etc. Pourquoi alors s’intéresse-t-on seulement au riz ? Selon la défense, la Sonacos n’a pourtant pas été inquiétée. Tout compte fait, l’ancien ministre de la République estime n’avoir détourné aucun sou dans cette affaire.
A la suite de l’audition de Mansour Faye, les avocats de la défense n’ont pas fait de développement oral pour demander une liberté provisoire. Le collectif va très bientôt faire des requêtes écrites auxquelles le parquet va apporter son avis avant que le juge ne se prononce. Des offres de cautionnement n’ont pas été faites, selon nos sources.
 
 
 
Alassane DRAME
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :