AUDITIONNÉ AU FOND HIER PAR LE JUGE D’INSTRUCTION: Cheikh Cissé présente ses excuses et dépose une demande de liberté provisoire



 
Faute avouée est à moitié pardonnée, dit l’adage. Hier, Cheikh Cissé a présenté ses excuses devant le juge d’instruction du deuxième cabinet. Le prêcheur était entendu sur le fond du dossier. Il a ainsi saisi l’occasion pour s’amender, non sans tenter de donner un petit éclairage sur ses propos. A la suite de son audition et de celle de Mame Makhtar Guèye, le conseil de l’inculpé a déposé une demande de liberté provisoire.
 
Après deux mois passé en prison, Cheikh Cissé a eu suffisamment le temps pour méditer sur son cas. Le religieux a compris qu’il est allé un peu trop loin dans ses propos et a décidé de présenter ses plates excuses à tout le monde, devant le juge d’instruction du deuxième cabinet qui l’avait convoqué pour l’entendre sur le fond du dossier. S’expliquant sur ses affirmations, Cheikh Cissé a soutenu qu’il a été peut-être mal compris et qu’il n’avait aucune intention de pervertir ou des intentions pornographiques. Son intention était d’enseigner. Il a juste repris un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui alertait sur les maladies sexuellement transmissibles. Ensuite, le prêcheur a présenté ses plates excuses devant le juge d’instruction qui a pris acte. De son côté, Mame Makhar Guèye a également été auditionné par le magistrat instructeur. Le vice-président de l’Ong Jamra devait confirmer sa plainte et sa constitution de partie civile. Mais, il n’a rien été de tout cela. Le représentant de Jamra n’a pas confirmé la plainte, tout au contraire, il s’est désisté et a donc retiré la plainte.
Une belle occasion pour le conseil de Cheikh Cissé, Me Baboucar Cissé, de déposer une demande de liberté provisoire. Pour l’avocat, c’est le temps de la décrispation et le juge devrait faire preuve de magnanimité et rendre une ordonnance favorable. La balle est dans le camp du juge Mamadou Seck qui devra transmettre au Procureur, pour avis, avant de rendre son ordonnance. 
Pour rappel, Cheikh Cissé, prêcheur de son état, avait fait une sortie pour soutenir, en substance, que les lieux de culte devraient servir de moyen de sensibilisation et que les préservatifs devraient être distribués aux fidèles dans ces endroits saints. Ces propos avaient irrité beaucoup de fidèles, notamment les membres de l’Ong Jamra qui l’avaient interpellé. Mais, devant l’obstination du religieux, Mame Makhtar Guèye a esté en justice au nom de l’Ong. Arrêté et interrogé par les éléments de la Division spéciale de lacybercriminalité, Cheikh Cissé a tenté de s’expliquer disant qu’il estime n’avoir rien fait de grave et qu’il voulait juste enseigner. Cela n’a pas suffi pur lui éviter une inculpation et un mandat de dépôt. Deux mois après, il espère aujourd’hui que le climat est plus détendu et qu’après ses excuses, il pourra décrocher le ticket de sortie pour pouvoir humer l’air de la liberté.
Alassane DRAME
 
AFFAIRE CHEIKH AHMED CISSE
Jamra donne les raisons de son désistement
 
A la suite de son audition, hier, par le juge d’instruction du deuxième cabinet. Mame Makhtar Guèye de l’Ong Jamra s’est expliqué sur l’affaire contre Cheikh Cissé et le désistement de Jamra. « L’Ong islamique Jamra avait porté plainte contre le sieur Cheikh Cissé suite à ses dérives récurrentes dans les réseaux sociaux, portant atteinte à nos bonnes mœurs et foulant aux pieds les enseignements religieux, en faisant notamment l’apologie de l’adultère et de la fornication, tout en portant atteinte à la sacralité des lieux de culte », explique Mame Makhtar Guèye. Selon le vice-président de Jamra, le prêcheur a fait la sourde oreille et s’est obstiné en préconisant la distribution de préservatifs dans les mosquées, « tout en invitant les prêcheurs et les imams à en faire la promotion dans leur sermons », explique encore Mame Makhtar Guèye. Pour le représentant de Jamra « c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Jamra a ainsi fait une plainte pour l’attentat à la pudeur, outrage public aux bonnes mœurs et la promotion des unions contre-nature. « Trois jours après avoir été placé sous mandat de dépôt, le 28 novembre 2022, par le juge d’instruction du 2ème cabinet, Cheikh Ahmed Cissé a joint au téléphone, depuis la prison centrale de Rebeuss, l’Ong islamique Jamra pour faire amende honorable, et demander au vice-président de Jamra, MMG de bien vouloir porter à l’attention de la Oummah islamique et de l’opinion publique ses regrets et excuses », clarifie encore Mame Makhtar Guèye. Selon lui, c’est cela qui a fait que l’Ong Jamra « qui a toujours prôné le pardon » et « encouragé le repentir » a pris acte de ses regrets et a déposé, hier, sur la table du juge, une déclaration de retrait de sa plainte non sans préciser que l’Ong est favorable à son élargissement.
A.D
 
 
LES ECHOS

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