AUCHAN, CARREFOUR…: Unacois-Jappo tire la sonnette d’alarme et parle de concurrence déloyale



 
L’Unacois-Jappo est noire de colère ! En effet, la présence des grandes surfaces comme Auchan et Carrefour n’arrange point les commerçants, qui y décèlent une concurrence déloyale qui peut à l’avenir impacter négativement sur l’économie sénégalaise.  Modou Diop, secrétaire général de l’Unacois-Jappo, a lancé des alertes afin que le gouvernement réagisse.
 
Auchan, Casino… les grandes enseignes internationales, qui ont inondé le marché sénégalais, en implantant de grandes surfaces sur le territoire national, ne font pas que des heureux. Cette mainmise sur le marché sénégalais ne plait pas du tout aux commerçants, distributeurs, détaillants et tabliers, regroupés au sein de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo). Ces derniers tirent la sonnette d’alarme sur les dangers qui pèsent sur les secteurs clés de l’économie nationale, dont l’industrie, l’agriculture, l’élevage et le transport. «L’ensemble des commerçants déplore le fait que les grandes surfaces aient envahi le Sénégal. Auchan comme Carrefour sont dans tous les coins du Sénégal et à ce jour, nous avons décompté plus de 30 grandes surfaces rien qu’à Dakar», fait savoir Modou Diop, secrétaire général de l’Unacois-Jappo.
 Pour lui, ces entreprises internationales de commerce nouvellement présentes au Sénégal, dont Auchan, affichent résolument la volonté de rayer les commerçants sénégalais, d’aliéner les consommateurs et à terme, de remettre en cause l’autonomie économique du Sénégal. «Ce que le gouvernement doit savoir, c’est que des pays comme le Maroc, la Tunisie ou encore les Etats-Unis d’Amérique ont cessé toute collaboration avec ces enseignes internationales ; et au Sénégal, le gouvernement continue de leur faire confiance, au détriment des Sénégalais», déplore Modou Diop.
Et pourtant selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, sur les 90% de la population active qui compose le secteur informel et qui participe à l’essor de l’économie sénégalaise, 80% sont des commerçants. «Cela  démontre le danger qu’encourent les commerçants avec Auchan. Depuis 2012, on travaille avec le gouvernement pour la commercialisation de l’oignon. On en est au point où nous avons renoncé à l’importation de l’oignon, de la pomme de terre, du riz…. On a même un cadre de concertation pour que les prix des denrées de première nécessité ne connaissent pas de hausse et ce depuis 2012. Ces acquis risquent de tomber dans l’oubli, parce que ce sont des efforts considérables que nous avons fournis. On ne peut accepter qu’un élément extérieur vienne remettre en cause ce que nous avons mis en place avec l’Etat du Sénégal», peste Modou Diop. Qui poursuit : «si Auchan continue sa concurrence déloyale, ça va être difficile. En effet Auchan vend tout ce que l’on trouve dans le marché. Les grandes surfaces concurrencent même nos pauvres femmes et nos vieilles mères qui vendent dans la rue pour subvenir à leurs besoins. Ils vendent du piment, du charbon, du sucre en détail… même du poivre, des fruites, des légumes frais et tout. Où allons nous ?».
Modou Diop prévient même les collectivités locales. «Si les commerçants n’arrivent plus à vendre avec cette concurrence déloyale, ils ne pourront plus payer de taxes et les collectivités locales vont en pâtir», dit-il. L’Unacois-Jappo attire aussi l’attention des industriels qui collaborent avec Auchan. «Auchan contracte des dettes à long terme et cela tue le marché sénégalais», dit-il. Face à cette situation, Modou Diop et Cie voudraient que l’Etat mette en place un cadre de concertation afin que chaque partie puisse avoir un champ d’évolution n’empiétant pas les intérêts d’autrui.
Samba THIAM
 

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