Une équipe du Fmi a séjourné à Dakar du 22 octobre au 6 novembre 2025 pour faire avancer les discussions initiées lors des Assemblées annuelles de 2025 sur un nouveau programme soutenu par le Fmi. A cet effet, le Fmi à rabâché la même rengaine en donnant rendez-vous dans les prochaines semaines pour finaliser un nouvel accord. La mission s’est aussi penchée sur l’examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives liées à la dette cachée.
Dans la foulée des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (Fmi), une équipe du Fmi dirigée par Edward Gemayel a séjourné au Sénégal du 22 octobre au 6 novembre 2025. Au terme de la mission, M. Gemayel est revenu sur les «discussions constructives» avec les autorités sénégalaises, franchissant des étapes importantes vers la mise en place, dit-il, d’un nouveau programme soutenu par le Fmi. «Ces échanges ont porté sur les politiques économiques visant à renforcer la soutenabilité budgétaire, améliorer la gestion de la dette et consolider la gouvernance des finances publiques piliers essentiels pour le succès économique du Sénégal», ajoute le chef de mission qui maintient le statu quo en ce qui concerne un nouveau programme de décaissement pour le Sénégal. «Cette mission a permis de poser des bases solides pour la suite des discussions, et nous nous réjouissons de poursuivre le dialogue dans les prochaines semaines afin de finaliser un accord sur les politiques économiques et réformes qui soutiendront le nouveau programme», indique-t-il. En d’autres termes, l’institution de Breton Woods traîne toujours les pieds pour valider ce nouveau programme tant attendu.
Croissance du Pib réel : environ 7,9% et l’inflation à 1,4% en 2025
Poursuivant, le chef de mission du Fmi est d’avis que les autorités méritent d'être félicitées pour leur engagement continu en faveur de la transparence, de la discipline budgétaire et d'une gestion macroéconomique prudente. «Malgré un contexte mondial incertain et des conditions de financement plus strictes, l'économie sénégalaise demeure robuste en 2025, soutenue par la première année complète de production pétrolière et gazière ainsi qu'un rebond de l'agriculture. La croissance du Pib réel est estimée à environ 7,9% cette année, dont 3,4% pour le secteur non-hydrocarbures, tandis que l'inflation devrait s'établir en moyenne à 1,4%.
Le déficit global devrait se réduire à 5,4% en 2026
Selon toujours Edward Gemayel, la performance budgétaire à fin septembre est globalement conforme au budget révisé de 2025, avec des recettes alignées sur les prévisions et une maîtrise des dépenses non prioritaires. «Le déficit global devrait se réduire nettement, passant de 13,4% du Pib en 2024 à 7,8% en 2025, reflétant l'engagement fort des autorités en faveur de la consolidation budgétaire», se réjouit le chef de mission qui précise, dans la foulée, que le projet de loi de finances 2026 confirme cet engagement en ciblant une nouvelle réduction du déficit à 5,4% du Pib. «Cet objectif repose sur une mobilisation ambitieuse des recettes à travers de nouvelles taxes sur les jeux de hasard, les transferts mobiles et d'autres mesures notamment relatives au foncier, ainsi qu'une suppression progressive des exonérations fiscales - combinée à la poursuite de la discipline en matière de dépenses», explique Edward Gemayel.
La dette du secteur public et parapublic culmine à 132% du Pib à fin 2024, dont 4% d'arriérés intérieurs de paiement
Néanmoins, le chef de mission du Fmi fait remarquer que le Sénégal continue de faire face à d'importantes pressions liées à la dette. «La dette du secteur public et parapublic est estimée à 132% du Pib à fin 2024, dont 4% d'arriérés intérieurs de paiement, en attendant les résultats de l'audit en cours mené par l'Inspection générale des finances sur lesdits arriérés de paiement», annonce M. Gemayel qui révèle que les autorités poursuivent la mise en œuvre d'opérations de gestion active de la dette, tant sur la dette intérieure qu'extérieure, afin de réduire les vulnérabilités liées à la dette.
M. CISS