ATROCEMENT TUÉ PAR LES TALIBÉS DE BÉTHIO THIOUNE: Bara Sow, une intelligence paranoïaque



 
Ousmane Sow, frère de feu Bara Sow, a été entendu en qualité de partie civile, hier, suite à la mort tragique de son frangin, lors de la bagarre de Madinatoul Salam, le 22 avril 2012. Une mort survenue quatre jours seulement après son inscription en deuxième année à la Faculté des sciences juridiques et politiques communément appelée (Fac de droit). En effet, il avait passé avec brio la première année avec la mention assez-bien et projetait de poursuivre ses études supérieures, avant que le destin cruel ne mette un terme à ses rêves. Un destin qui n’a pas été toujours tendre avec le défunt. A en croire son frère, Bara Sow a perdu sa mère dès sa première année de vie, avant de perdre son père à l’âge de 11 ans. Pour autant, il a reçu une bonne éducation, notamment à l’école coranique. Ce qui explique le retard accusé pour rejoindre l’école française. Selon son frère, Bara était intelligent et excellait dans tout ce qu’il entreprenait. Il était un haut sportif et gardien de but de l’équipe nationale junior. Un homme qui avait tout pour réussir. Malheureusement, sa vie a basculé pour avoir rejoint Cheikh Béthio Thioune. Ousmane Sow n’a pas caché son amertume, en revenant sur les difficultés rencontrées par son frère dans le domicile du guide des Thiantacounes. «Il a tout fait pour Cheikh Béthio. Malheureusement, il n’a pas reçu l’ascenseur. Lorsqu’il est malade, personne ne s’occupe de lui, il ne mange pas bien. Même lorsque son épouse accouche, il est incapable de lui payer quoi que ce soit. C’est moi qui m’occupe de tout. Je lui avais proposé de vivre à la maison, mais il a refusé, sous prétexte qu’il ne pouvait enfreindre le ‘’ndigël’’ de son marabout. Je suis allé voir Cheikh Béthio pour qu’il le laisse revenir à la maison, mais il a refusé et Bara ne pouvait se permettre d’enfreindre les décisions du Cheikh», se désole son frère à la barre. A l’en croire, si son frangin l’avait écouté, tout cela ne serait pas arrivé. Et son guide, Cheikh Béthio, ne lui a pas facilité les choses.
En effet, pour soustraire son frère du joug du guide des Thiantacounes, il lui avait proposé de voyager en Italie. Une proposition qui, à en croire son frère, devait avoir l’assentiment du Cheikh. Dans un premier temps, il avait donné son accord, avant de se rétracter à la sortie du passeport. Poursuivant, Ousmane Sow n’a pas manqué de remettre en cause les conclusions du médecin, qui font état que le défunt souffrait de paranoïa. Une maladie qui a été cependant confirmée par le toubib qui a comparu en qualité de témoin. Sara Sèye révèle que Bara Sow a été interné à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye pour la dernière fois, du 25 février au 5 avril 2006. Poursuivant, elle a également confirmé l’intelligence de son défunt patient. A l’en croire, les personnes qui souffrent de cette pathologie sont très intelligentes. Seulement, il devait être suivi régulièrement. Ce qui n’a pas été le cas, notamment en ce qui concerne la prise de ses médicaments. Mieux, un mois avant le drame, le médecin traitant avait prévenu un des proches de Bara que s’il n’est pas interné, quelque chose pourrait se produire. En effet, la personne devient méfiante, développe une hypertrophie du moi et n’admet pas qu’il a tort. Toutefois, contrairement à ce qui a été dit, le médecin révèle que Bara Sow n’était pas violent, car il n'était pas en phase de délires.
M. CISS
 
 

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