ASSISES DE L’ENTREPRISE : Baïdy Agne présente les grands défis de l’Afrique et étale les inquiétudes de l’entreprise sénégalaise




 
Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture des assises de l’entreprise, le président du Cnp, Baîdy Agne est revenu sur les inquiétudes de l’entreprise sénégalaise. En effet, entre les contentieux bancaires et la nécessité de désengorger le Tribunal de Commerce de Dakar, d’une part et l’absence de communication dans l’élaboration des codes des impôts et des Douanes et l’apurement de la dette intérieure d’autre part, le patronat a appelé a rectifier le tir pour saisir les opportunités et profiter des grands defis du continent africain.
 
 
La cérémonie d’ouverture des Assises de l’entreprise organisées par le Conseil national du patronat (Cnp) sur le thème : « Croissance Plus, Economie Compétitive, Souveraineté & Emplois Durables » a été présidée par le ministre du Commerce Serigne Gueye Diop en présence du ministre des Infrastructures Déthoé Fall, du ministre de la Fonction publique Olivier Boucal et le ministre de la formation professionnelle Amadou Ndieck Sarré mais également de la présence remarquée de tous les chefs d’entreprises du patronat. Dans son discours, le président du patronat, Baidy Agne est revenu sur la mobilisation de ressources sous exploitées qui, à l’en croire, sont les grands défis pour l'Afrique.
 
750 milliards francs Cfa de créances bancaires en contentieux
Revenant sur le thème central de cette édition des assises, «Croissance Plus, Economie Compétitive, Souveraineté & Emplois Durables», Baidy Agne s’est dit conscient des urgences et priorités économiques, budgétaires et sociales dont l’Etat fait face. «La santé de l'Entreprise est de plus en plus fragile dans des secteurs d'activités... Mais, nous sommes des entrepreneurs optimistes... L'Entreprise ne bute jamais sur des difficultés, ni ne contourne des obstacles... Croissance Plus, c'est en effet à l'Entreprise de la générer par l'investissement et des gains de productivité», explique le président du patronat. Croissance Plus, c'est aussi optimiser notre position confortable dans le secteur des assurances. Plus de 631 milliards francs Cfa d'investissements et de placements dans l'économie, avec 25% placés en obligations et valeurs d'État. La mise en place d'un cadre réglementé pour faciliter la création de marchés secondaires est la demande des assureurs pour rendre plus liquides leurs actifs et contribuer à la croissance. Croissance Plus, c'est également rappeler que Dakar est la première place bancaire de I'Uemoa, mais nous ne capitalisons pas assez nos acquis… Faire de Dakar un Hub Financier pour accroitre les flux d'investissements et capitaux, c'est possible au regard de la qualité de notre écosystème financier, numérique, énergétique, minier et agroindustriel. Cependant pour qu'il y ait plus de concours bancaires à l'économie les mois à venir, le secteur bancaire attire notre attention sur le montant de plus de 750 milliards francs Cfa de créances bancaires en contentieux judiciaires », se désole de constater le président du patronat. A l’en croire, il faut désengorger le Tribunal de Commerce de Dakar en créant des juridictions commerciales spécialisées dans chaque pôle territorial.
 
Les inquiétudes de l’entreprise face aux Code des impôts et des Douanes 
Baidy Agne s’est aussi prononcé sur le Code Général des Impôts et le Code Général des Douanes. Et, sur ces deux Codes, il n’a pas manqué d’étaler les inquiétudes de l’entreprise. «Des inquiétudes... Oui l'Entreprise en a... C'est normal car nous avions une longue tradition de dialogue et de concertation technique avec la Direction Générale des Impôts et avec la Direction Générale des Douanes. Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministre des Finances et du Budget, rien ne filtre du huit clos des deux Directions Générales... Or se parler pour mieux se comprendre est essentiel pour plus de civisme, d'équité, de transparence, mais aussi pour moins d'interprétations, de demandes d'arbitrage, de contentieux et de sanctions. L'Entreprise renouvelle sa disponibilité pour la relance des concertations techniques. L'équilibre budgétaire nécessaire à notre politique macroéconomique et le financement de nos politiques sectorielles, nous interpelle tous...», fait remarquer le président du Cnp.
Civisme fiscal et apurement de la dette intérieure 
«L'Entreprise plaide pour le civisme fiscal... Mais la pression est trop forte sur les mêmes contribuables. « Nous souhaitons être pleinement associé à l'élaboration de la Loi sur la Souveraineté Economique... Il nous sera ainsi possible de présenter à notre partenaire, l'Etat, l'écosystème inclusif, dynamique et durable que nous voulons construire ensemble », indique M. Agne. En ce qui concerne la dette intérieure, le patronat plaide pour l'apurement progressif des créances et que le délai d'attente soit le plus court possible pour l’entreprise et qu'une priorité soit accordée aux secteurs en difficulté.
M. CISS
 
 
 
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