Au cours de leur assemblée générale, samedi dernier, 9 août 2025, Ousmane Chimère Diouf, le président sortant de l'Union des magistrats sénégalais (Ums), a encore plaidé la cause de la justice. Ce magistrat, qui a prôné une justice indépendante, a d'autre part demandé une protection de l'institution judiciaire contre les attaques et pressions auxquelles elle est confrontée.
Au cours de l'assemblée générale de l'Union des magistrats sénégalais (Ums), tenu samedi dernier, 9 août 2025, le président sortant, Ousmane Chimère Diouf, dans son discours, a encore plaidé pour l'indépendance de la justice. À l'entame de son propos, le magistrat, après avoir parlé de ses 4 ans de présidence marquées par des tensions politico-judiciaires, a défendu la nécessité de protéger l’institution judiciaire des attaques et pressions, tout en restant ouvert aux critiques constructives fondées sur des arguments juridiques. "La critique ne doit pas se transformer en discrédit", a-t-il averti, soulignant que la justice doit rester impartiale et à équidistance des parties. Chimère Diouf n'est pas resté muet concernant les discours politiques agressifs sur la perception de la justice. Il a par ailleurs rappelé l’obligation de réserve des magistrats, mettant en garde contre toute forme de populisme ou de participation active aux polémiques publiques.
Citant le doyen Kéba Mbaye, il a affirmé que "Dame justice n’est ni avec ni contre personne" et ne doit pas descendre dans l’arène politique. Pour ce qui est de la récente décision du Conseil constitutionnel annulant certaines dispositions du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale permettant de convoquer les magistrats, Chimère Diouf a insisté sur la séparation des pouvoirs, rappelant que la Constitution ne confère pas cette compétence au Parlement. II a aussi fustigé l’idée reçue d’une impunité des magistrats, il a rappelé les dispositions légales prévoyant des sanctions disciplinaires et pénales. Il s'y ajoute que Chimère Diouf a défendu la nécessité d’un dialogue institutionnel respectueux et rappelé que la justice sénégalaise occupe une place honorable sur la scène africaine. Pour ce qui est de la réforme envisagée d’ouverture du Conseil supérieur de la magistrature à des personnalités extérieures, il a réaffirmé son opposition, estimant qu’aucun argument objectif ne justifie cette mesure.
Fatou D. DIONE