ARRETES POUR OFFRE ET CESSION DE HASCHICH: Les étudiants Pape Ousmane Kébé et Charles Amadou Camara nient et accusent les policiers de les avoir violentés



 
 
 
Devant le juge des flagrants délits de Dakar où ils ont comparu hier, les étudiants Ousmane Kébé et Charles Amadou Camara encourent respectivement 2 ans et 3 mois de prison ferme pour offre et cession de haschich. Ces prévenus ont été interpellés à la cité Keur Gorgui, en possession de 5 barrettes de haschich et un cornet de chanvre indien. Ils seront édifiés sur leur sort le 16 novembre prochain.
 
On n’en a pas fini avec les 4 étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, épinglés avant-hier pour trafic présumé de chanvre indien, que deux autres, en l’occurrence Pape Ousmane Kébé et Charles Amadou Camara, qui ont été interpellés vers les coups de 19 heures à la cité Keur Gorgui pour offre et cession de haschich. Sur les faits, il a résulté des débats tenus à la barre que l’étudiant Pape Ousmane Kébé devait rencontrer un certain Axel. A cet effet, le sieur Kébé était accompagné par son acolyte Charles Amadou Camara, à bord du véhicule de ce dernier. Hélas, à peine arrivés sur le lieu de leur rencontre, les agents du Commissariat central ont procédé à leur interpellation, excepté Axel qui a pris la fuite. Après une fouille, les enquêteurs ont saisi 5 barrettes de haschich sur Pape Ousmane Kébé et un cornet de chanvre indien sur Charles Amadou Camara.
 
 
Les prévenus accusent les agents de les avoir battus
 
 
Si sur le procès-verbal d’audition de police, Charles Amadou Camara a avoué avoir acheté le haschich auprès de son co-prévenu Pape Ousmane Kébé, à la barre hier, ils ont catégoriquement nié les faits. Pire, ils ont essayé d’accuser les agents qui les ont interpellés de les avoir battus. Pape Ousmane Kébé, qui a une fois été arrêté pour détention de cannabis, nie. «C'est faux ! Je conteste les faits. Et je n'ai jamais dit à Charles de balancer le gars qui nous a filé le haschich. Par contre, je confirme l’existence de cette rencontre où m’avait convié Axel. Et j’ignore pourquoi il a fui à la vue des 7 agents», s’est-t-il dédouané.
Charles Amadou Camara a aussi tout mis sur le dos des agents. «Les policiers nous ont arrêtés sans pour autant décliner leur identité. Ils n'ont pas trouvé de drogue sur moi. Et je n’ai jamais déclaré avoir acheté du haschich auprès de Kébé. Ce sont les mentions des agents et non mes déclarations. J’ai reconnu les faits à l'enquête parce que les policiers nous ont battus», s’est défendu l’étudiant de l’Université de Montréal.
Le parquet, qui a souligné que les prévenus ont été épinglés suite à une dénonciation, a requis 2 ans de prison ferme pour Pape Ousmane Kébé. Et à l’encontre de Charles Ousmane Camara, il a sollicité 3 mois ferme après la requalification des faits reprochés à ce dernier en détention et usage en vue de la consommation personnelle. Pour la défense de Charles Ousmane Camara, Me Abdi Nar Ndiaye a martelé que la fouille corporelle effectuée sur les prévenus a été infructueuse. Ainsi, Me Ndiaye, qui a souhaité la relaxe de son client, d’ajouter que ce sont les allégations des agents qui disent que de la drogue a été trouvée sur eux.
 
 
Me Boubacar Dramé, avocat : «Kébé a piqué une crise au commissariat avant qu'il ne soit transporté à l'hôpital»
 
 
Constitué pour le compte de Pape Ousmane Kébé, Me Boubacar Dramé, qui est revenu sur la présence de l’avocat dès les premières heures de l’interpellation, a soutenu : «dès l'interpellation, l'avocat doit se présenter et mon confère a eu une altercation avec les agents qui l’empêchaient de faire son travail dans leur locaux. Sur PV, on a mentionné des aveux faits au moment de leur conduite. Alors que c'est illégal de tirer des aveux à un prévenu en cours de conduite vers la police. Ils ont été bastonnés afin qu’ils avouent. Kébé a été interrogé dans des conditions difficiles, parce qu'il a piqué une crise au commissariat avant qu'il ne soit transporté à l'hôpital. Il est malade et souffre d'hémorroïde de type 4. Et il faisait les démarches pour aller en France afin de se soigner. Rien n'a été trouvé sur eux. Et sur l'analyse de la supposée drogue, seuls les résultats du laboratoire auraient permis au tribunal de savoir si oui ou non c’est du haschich. On doit apporter les preuves si on demande une peine aussi lourde à leur encontre et le procureur n’en a pas produit», a pesté Me Dramé, qui a sollicité la relaxe à titre principal. A défaut, il a souhaité la relaxe au bénéfice du doute. Avant de demander la restitution des portables des prévenus et de leur véhicule. Le délibéré est fixé au 16 janvier prochain.
 
Fatou D. DIONE
 

Dans la même rubrique :