Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) est monté au créneau, ce vendredi 11 avril 2025, pour dénoncer l’arrestation du journaliste Simon Faye, rédacteur en chef du groupe de presse D-media. Le Synpics, dans un communiqué virulent, condamne fermement cette arrestation, la qualifiant de dérive grave et dangereuse pour la liberté d’informer au Sénégal. Le syndicat appelle les autorités à cesser les intimidations contre la presse et alerte sur un retour aux pratiques liberticides du passé.
Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) n’en peut plus des convocations et des arrestations de journalistes depuis l’avènement du nouveau régime. Alors que ce phénomène se poursuit avec le placement en position de garde à vue du rédacteur en chef de Sen Tv et Zik Fm, le Synpics n’a pas mâché ses mots. Dans un communiqué rendu public ce vendredi 11 avril, l’organisation syndicale désormais dirigée par Mamadou Cissé a apporté son «soutien total» au journaliste Simon Faye appartenant au groupe D-media, actuellement en garde à vue depuis le 10 avril.
Le motif de son interpellation ? La reprise par le site du groupe de presse d’un article publié initialement par le site Afrique Confidentielle, intitulé «Crise politique au Sénégal : Ouattara convoque Ousmane Sonko à Abidjan». Pour le Synpics, cette arrestation est non seulement disproportionnée mais aussi révélatrice d’une volonté manifeste de bâillonner la presse. «Le Synpics dénonce avec vigueur cette arrestation», lit-on dans le communiqué, qui s’étonne qu’un rédacteur en chef soit inquiété pour un contenu dont il n’est ni l’auteur ni le premier diffuseur. L’organisation y voit une tentative de remettre au goût du jour les pratiques répressives qui ont marqué les dernières années du régime précédent : arrestations, convocations, intimidations, voire emprisonnements de journalistes.
Ce climat de répression rampante, selon le syndicat, s’inscrit dans un contexte déjà préoccupant. Le dernier classement de Reporters Sans Frontières situe le Sénégal à la 94ème place mondiale en matière de liberté de la presse, loin derrière ses standards historiques. Une situation qui, aux yeux du Synpics, s’aggrave avec cette nouvelle interpellation.
Le communiqué tient également à rappeler le professionnalisme de Simon Faye, salué pour sa rigueur et son sérieux. Il n’a, jusqu’à présent, jamais été inquiété par les forces de l’ordre. Le Synpics conclut en espérant une libération rapide du journaliste, jugeant que « la presse sénégalaise a encore besoin de Simon Faye». À travers cette affaire, c’est une nouvelle alerte qui est lancée sur l’état de la liberté d’informer au Sénégal. Et une question s’impose : jusqu’où ira-t-on dans la criminalisation du métier de journaliste ?
Sidy Djimby NDAO