ARRESTATION DE ME BABACAR NDIAYE : Le Conseil de l'Ordre des avocats s'indigne, parle de violation des règles de procédure définies par la loi et demande sa libération




 
 
 
Soupçonné d'avoir aidé l'avocat français Juan Branco à entrer "frauduleusement" sur le territoire national, Me Babacar Ndiaye a été interpellé vendredi dernier, 4 août, sur ordre du Procureur général. Ainsi, pour fustiger son arrestation en "violation de procédure définies par la loi’’, le Conseil de l'Ordre des avocats du Sénégal, dans un communiqué publié, demande sa libération et la cessation des poursuites contre lui.
 
 
 
 
L'affaire de l'avocat français Juan Branco contre l'Etat du Sénégal a fait des victimes collatérales. Parmi elles, Me Babacar Ndiaye, soupçonné d'avoir aidé Me Branco à sortir du territoire national, alors qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Me Ndiaye a été interpellé vendredi dernier, 4 août, sur ordre du Procureur général près la Cour d'appel de Dakar, en violation des règles de procédure. Cette arrestation, selon le Conseil de l'Ordre des avocats du Sénégal, intervenue à la suite d'une simple lettre d'information du Procureur général reçue le même jour par le bâtonnier. Ce qui, d'après eux, constitue toujours une violation flagrante de l'article 6 du Règlement n°05/Cm/Uemoa sur l'harmonisation des règles de la profession d'avocat dans l'espace Uemoa, qui prescrit la consultation préalable du bâtonnier avant toute poursuite, arrestation ou détention.
Dans un communiqué rendu public hier, dimanche, ils ont révélé que leur confrère Me Babacar Ndiaye a été nuitamment appréhendé dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, où il se trouvait dans le cadre de l'exercice de ses fonctions. À cet effet, ils ont souligné que leur confrère a été interpellé violemment, les mains menottées dans le dos avant d'être acheminé manu militari à la Sûreté urbaine puis jeté au violon où il est gardé à vue sur instruction du Procureur général. Le Parquet général ne saurait, disent-ils, suivant les intérêts du moment, s'arroger la liberté d'une interprétation erronée des textes ou celle de les ignorer pour quelque motif que ce soit.
Face à ces graves dérives et n'ignorant pas que les avocats ne sont pas au-dessus des lois, précisent-ils, l'Ordre des avocats du Sénégal appelle au respect scrupuleux par les pouvoirs publics des droits et libertés accordés par la loi et à la cessation de toute entrave à l'exercice de la profession d'avocat au Sénégal. Sur ce, il dénonce et condamne avec la plus grande fermeté la violation des règles de procédure définies par la loi, ainsi que le caractère inopportun, arbitraire, volontairement humiliant et dégradant des conditions d'arrestation et de détention de Me Babacar Ndiaye. Ainsi, il réclame la cessation immédiate des poursuites initiées contre lui et exige sa libération sans délai. Il invite aussi tous les avocats du Sénégal à rester mobilisés pour la défense de la défense.
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
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