A peine sorti de prison, Moustapha Diakhaté se dit prêt à y retourner. L’ancien président du groupe parlementaire Benno (2012-2017) a fait face à la presse, hier, pour demander les accusations portées contre lui, en promettant de faire appel, d’aller à la Cedeao et même devant le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies. M. Diakhaté promet de continuer à donner son opinion, peu importe les risques encourus.
Il a fait feu de tout bois, Moustapha Diakhaté n’a pas raté le régime et le Pastef en particulier. «C’est le jour où on a confié la destinée des Sénégalais à Bassirou Diomaye Faye qu’on devait fermer les prisons ; aucun autre Sénégalais n’aurait dû rester en prison puisque les délinquants qui militent à Pastef sont exemptés de poursuites», a-t-il fait savoir. Revenant sur les motifs de son emprisonnement, Moustapha Diakhaté affirme qu’il a été accusé d’avoir insulté le Pastef. «Dès l’entame de l’audition on a voulu me piéger pour me coller l’offense au chef de l’Etat», renseigne-t-il. «J’ai reconnu avoir dit que ceux qui ont voté pour le Pastef sont maudits, mais je n’ai pas accepté que l’on me fasse dire que le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement sont dans le lot», martèle-t-il.
«Je ne me tairais jamais»
Moustapha Diakhaté soutient mordicus que les propos qui lui ont valu son séjour carcéral ne sont pas des insultes. «Je ne cautionne pas les insultes même dans ma propre maison. On m’a dit que j’ai insulté une communauté comme si un ensemble de militants d’un parti constitue une communauté», fulmine M. Diakhaté, qui insiste et promet : «je vais introduire un appel pour prouver mon innocence, s’il le faut j’irai devant la Cedeao et même devant le Comité des Nations-Unies pour les droits de l’homme. Je n’insulte pas et même si c’était le cas, je n’insulterai pas le Pastef qui est en lui-même une insulte».
Selon Diakhaté, de 1960 à nos jours, aucun politicien n’a fait ou dit pire que Ousmane Sonko ? «Je suis prêt à y retourner dès demain matin. «Je ne me tairais jamais face à leur délinquance, de toute façon, ils n’ont que deux armes contre moi : la prison ou la mort et je n’ai pas peur».
«Mon séjour à Rebeuss m’a donné une autre mission»
Moustapha Diakhaté dit remercier le procureur de la République et les juges qui l’ont condamné. «Mon séjour à Rebeuss m’a donné une autre mission pour le Sénégal. J’y avais certes séjourné en 1993, mais le Rebeuss d’alors et celui de maintenant est totalement différent en termes de population», renseigne M. Diakhaté. Qui révèle : «A Rebeuss, il y a des fous, des aveugles et même des vieux qui peinent à se déplacer, avec les difficiles conditions de la vie carcérale, c’est inhumain». Diakhaté d’annoncer ainsi la création d’une structure qu’il va nommer «Lumière pour les détenus», une association pour La défense des condamnés.
L’hommage rendu aux tirailleurs est, selon lui, une bourde du Président Diomaye. «On peut haïr la France, mais il ne faut pas piétiner et profaner les tombes des Sénégalais qui ont été tués par les tirailleurs qui étaient des supplétifs des soldats français», dit-il.
Parlant du Budget, Diakhaté assure qu’il n´y a aucune transformation systémique, c’est un budget de la continuité.
Ndèye Khady D. FALL