Ousmane Sonko a tenu parole. Les plaintes contre Serigne Bassirou Guèye, annoncées lors de sa dernière sortie, sont effectives.Le leader de Pastefqui faisait face à la presse s’est voulu clair, les éléments qu’il a contre l’ancien procureur le mèneront directement en prison si la justice fait bien son travail. Il a profité de l’occasion pour encore une fois «déterrer des magouilles» du régime en place.
Ousmane Sonko traîne officiellement Serigne Bassirou Guèye devant la justice sénégalaise. Comme il l’a annoncé vendredi dernier, les plaintes ont été déposéesavant-hier : l'une pénale auprès de la Cour suprême et l'autre disciplinaire au niveau de l'Igaj. Poursuivant, il explique que «l'Inspection générale n'a besoin d'une quelconque autorisation pour faire son travail. Par contre, pour la Cour suprême, il faut l'autorisation du ministre de la Justice».Ousmane Sonko interpelle à ce sujet le ministre de la Justice en lui rappelant le cas du juge Téliko. «Lorsqu'il s'est agi de l'affaire Téliko, la justice a été mise en branle. Nous attendons la même diligence de la part du ministre».
Pour lui, sila justice fait correctement son travail Serigne Bassirou Guèye ira en prison, au cas contraire, Ousmane Sonko compte recourir à la justice populaire, en rendant publiques les informations liées à l'implication qu'aurait eue Serigne Bassirou Guèye dans l'affaire Adji Sarr.Il annonce par ailleurs, dans les heures qui suivent, deux autres plaintes sans autre forme de précision. Sonko soutient que «les comploteurs ne vont plus dormir».
«196 milliards empruntés à une famille israélienne pour…»
Le maire de Ziguinchor est aussi revenu sur l’affaire de vente d’armes de 45 milliards.Sonko est convaincu que les militaires n’ont pas leur place dans la sphère politique tout comme les civils n’ont pas leur mot à dire sur les opérations militaires. «Tous les scandales liés aux achats d’armes sont pilotés par des hommes politiques qui veulent profiter de la notion secret défense pour faire main basse sur nos impôt», précise-t-il.
Avant de «révéler»un autre dossier de196 milliards empruntés, selon Sonko, à une famille israélienne. «Si le Président Macky Sall peut aller s’endetter au nom des Sénégalais pour 196 milliards auprès d’une famille Israélienne pour s’acheter des armes qu’il compte utiliser pour matraquer le peuple quand il rejettera le 3ème mandat, alors tout citoyen à le droit de s’y intéresser», martèle-t-il avant d’enfoncer le clou. «Pire encore, Abdoulaye Daouda Diallo est allé jusqu’à signer une exonération totale pour cette famille pour qu’on ne leur facture pas la Tva au Sénégal.Cette même famille détient des baux de près de 6 immeubles dans le patrimoine bâti du Sénégal soit 4722m2 au centre-ville. Cetteassiette foncière qui peut valoir actuellement plus de 7 milliards est louéepour 5 millions par an», révèle Sonko.
«Macky cherche juste à faire taire Pape Alé Niang pour au moins six mois»
Abordant l’arrestation de Pape Alé Niang, le maire de Ziguinchor exige sa libération puisque sa place n’est pas en prison.« Il n’est pas un criminel, c’est un professionnel qui fait son travail consciencieusement». Pour lui ils sont dans l’intimidation,maisil revient aux jeunes de faire barrage.
Le leader du Pastef est persuadé que la seule manière de faire face à l'arrestation du journaliste Pape Alé Niang est de s’unir.«Macky Sall détient une liste de personnes à emprisonner dans laquelle figurent des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile», a-t-il fait savoir.Ousmane Sonko considère que les Sénégalais devraient, au-delà de sa corporation, se lever contre l'emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang.
Le principal opposant au régime de Macky Sall a aussi déploré le comportement de certains magistrats qui, selon lui, soutiennent ce qu'il considère comme «une injustice». OusmaneSonko perçoit l'emprisonnement de Pape Alé comme une tentative de musèlement dans le seul butde «faire taire Pape Alé Niang pour au moins six mois».
Quant auxrumeurs sur sa relation avec Pape Alé Niang, le leader du Pastef est catégorique: aucune relation de connivence ne le lie au journaliste Pape Alé Niang. «Je n’ai jamais dicté à Pape Alé Niang une conduite dans le cadre de son travail», a déclaré Ousmane Sonko, qui ajoute dans la même veine : «c’est en 2014 que je l’ai connu, après la création du Pastef. Pape Alé est une personne tellement fière que cela frise la susceptibilité. Je ne pense pas qu’il aurait accepté que je lui dicte quoi que ce soit dans sa manière de faire son travail.»
Arrestation de sa garde rapprochée, Sonko innocente le procureur de la République et mouille la gendarmerie
Revenant sur l’arrestation de sa garde rapprochée, le leader de Pastef indique que l’ordre d’arrestation n’émane pas du procureur de la République.«Il a reçu une plainte et a demandé que ces derniers soient convoqués pour qu’ils aillent répondre,mais la gendarmerie nationale a précipité cette arrestation hors de sa juridiction parce que nous avions déjoué leur plan», affirme-t-il.Concernantson chauffeur, Ousmane Sonko a fait savoir qu’il n’était pas arrêté,même si l'intention y était. «Le commandant a voulu l'arrêter, mais le procureur s'y est opposé»,a-t-il informé avant d’assurer que rien ne peut empêcher son Nemeku Tour.
NdèyeKhady DIOUF