Le marabout, Mame Cheikh Fall alias Borom Mizane sera édifié sur son sort le 28 août prochain. C'est à cette date que la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar va statuer sur la requête du procureur concernant la révocation de son contrôle judiciaire. Le parquet avait interjeté appel lorsque le juge d'instruction avait ordonné sa liberté provisoire après son inculpation pour des faits présumés de détournement de mineure, de viol suivi de grossesse.
La Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar a finalement choisi une date pour statuer sur le dossier du marabout Mame Cheikh Fall dit Borom Mizane. Selon nos sources, c'est le 28 août 2025 que ladite juridiction va se pencher sur l'appel du parquet concernant la mesure de liberté provisoire sous bracelet électronique dont le célèbre marabout sur TikTok avait bénéficié à la suite de son inculpation pour des faits présumés de détournement de mineure et de viol suivi de grossesse. Ce jour sera décisif pour lui car la Chambre d'accusation peut suivre le procureur qui avait requis le mandat de dépôt contre lui dans son réquisitoire introductif puis révoqué son contrôle judiciaire avant de l'envoyer en prison. Aussi, il peut le laisser en liberté provisoire comme l'a fait le juge d'instruction en charge de son dossier.
L’affaire
Dans cette affaire de mœurs, il faut rappeler que Mame Cheikh Fall Borom Mizane a été arrêté courant juillet 2025 par le commissariat de Dieuppeul par suite de la plainte de l'oncle de sa victime. Ce dernier, dans sa déposition, avait dit aux enquêteurs que le guérisseur avait envoûté sa nièce avant de la violer. Sa nièce mineure, dit-il, a eu cette mésaventure lorsque la mère de cette dernière qui souffrait de troubles psychiques suivait un traitement traditionnel chez le marabout. Il révélait que c'est sur ces entrefaites que la fillette de s'est rendue chez le marabout pour récupérer les médicaments destinés à sa mère avant qu'elle ne soit hypnotisée avec des incantations puis abusée sexuellement par le marabout. La victime présumée, de son côté, avait confirmé les abus sexuels qu'elle aurait subis de la part du prévenu.
Les consultations du médecin-gynécologue en service à l'Hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff ont attesté que la fillette a eu une défloration hyménéale ancienne avec une grossesse évolutive de 24 semaines. Mis au courant de la situation, l'accusé Mame Cheikh Fall avait reconnu la paternité de la grossesse devant la famille de la victime à qui il a présenté ses excuses. Mais, il avait réussi à prendre la tangente avant qu'il ne soit cueilli après une filature.
Auditionné, il avait devant les enquêteurs avancé une relation idyllique avec la fille. Pis, Mame Cheikh Fall avait déclaré que la conjonction sexuelle qu'il a eue avec elle était consentie. Malgré tout, il avait reconnu être l'auteur de la grossesse. Après sa garde-à-vue, il a bénéficié d'une liberté provisoire sous bracelet électronique après avoir été inculpé par le magistrat instructeur. Mais, le procureur avait en amont requis le mandat de dépôt contre lui dans son réquisitoire introductif. Ce, avant qu'il n'interjette appel pour demander la révocation de sa mesure de liberté provisoire.
Fatou D. DIONE