Le dialogue politique qui va démarrer le 28 mai suscite débats et commentaires. Si tout le monde se concentre sur la participation ou non des acteurs concernés, Alioune Souaré relève un fait : les termes de références de ce dialogue sont une copie de ceux du dialogue organisé en août 2020.
Le dialogue politique qui sera ouvert le 28 mai prochain est au cœur des débats. Alioune Souaré salue cette main tendue des nouveaux gouvernants à la classe politique et à la société civile, mais relève quelques couacs. Selon l’ancien député, les termes de références de ce dialogue du 28 mai traitent les mêmes sujets que ceux du dialogue organisé en août 2020. L’expert parlementaire dit ne pas comprendre «tout ce tintamarre autour du dialogue du Président Bassirou Diomaye Faye, alors qu’on a juste copié les termes de références du dialogue qui a eu lieu il y a cinq ans».
Précisant sa pensée, Souaré fait noter que la plupart des points qui seront abordés durant ce dialogue étaient déjà traités. Dans les objectifs spécifiques du prochain dialogue, on y prévoit la réforme et l’amélioration du système électoral sénégalais en donnant un contenu au statut de l'opposition et de son chef ; les participants vont aussi réviser le système de parrainage; examiner le rôle des autorités en charge des élections et des médias; débattre de la place de la justice dans le processus électoral; rationaliser le calendrier républicain; rationaliser en profondeur les partis politiques; encadrer le financement des partis politiques; réviser le Code électoral.
«Il suffisait d’évaluer le dialogue 2020 et partir sur cette base au lieu de mobiliser encore des millions»
Pour les concertations du 28 mai au 4 juin, les discussions seront organisées autour de trois axes principaux : Démocratie, libertés et droits humains. Ce qui permettra de traiter de la rationalisation des partis politiques et du calendrier républicain; de l’encadrement du financement des partis politiques; de la reconnaissance du statut de l'opposition et de son chef.
Pour le point relatif au Processus électoral, les acteurs vont débattre des modalités d'organisation du parrainage et de l'inscription automatique sur le fichier électoral via la carte nationale d'identité biométrique Cedeao tout en étudiant les spécifications techniques du bulletin unique, entre autres.
Alioune Souaré signale que les objectifs spécifiques dans les termes de références du dialogue de 2020 aussi étaient déclinés ainsi : évaluation du processus électoral(…); auditer le fichier électoral; discuter et arrêter les modalités globales d’organisation des élections départementales et municipales (parrainage, caution, mode d’élection des maires, des présidents de conseil départemental et le bulletin unique).
Il a été aussi question de discussion et de validation du statut de l’opposition et de son chef ; de l’évaluation et du renforcement du rôle des partis politiques dans notre démocratie.
Les acteurs avaient aussi discuté du rôle et de la place de la justice dans le processus électoral ; de la rationalisation du calendrier républicain.
L’ancien député soulève donc une répétition de la quasi-totalité des thématiques du dialogue 2020 alors que ce sont presque les mêmes acteurs qui vont revenir autour de la table des discussions. A la place de ce nouveau dialogue sur les mêmes sujets, Alioune Souaré pense qu’il était plus judicieux de faire une évaluation du dialogue 2020 pour aborder les points d’achoppement dans le prochain dialogue, au lieu de mobiliser des dizaines de millions encore pour parler des mêmes sujets.
Nd. Kh. D. F