AÏSSATOU DIOP FALL DECHIRE L’ARRETE DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION : «Je n’arrêterai que s’ils viennent arracher mes micros et caméras»




 
Public.sn fait partie des médias considérés par le ministère de la Communication comme non conformes, mais Aïssatou Diop Fall, patronne de cette boite, n’entend pas laisser passer une telle décision. Elle compte se battre avec tous les moyens à sa disposition pour continuer à exercer le journalisme. Elle appelle donc toutes les associations de presse à se liguer contre cette dictature du nouveau régime.
 
Aïssatou Diop Fall a reçu hier une notification de cessation de diffuser. Ce qui l’a mise dans tous ses états. «Nous respectons toutes les autorités et institutions, mais nous exigeons le même respect. Je fais partie des 46% des Sénégalais qui n’ont pas voté pour ce régime et j’en suis fière, mais ils doivent savoir qu’une fois élus, ils gouvernent tout le Sénégal et tous les Sénégalais avec», a-t-elle déclare d’emblée, avant de poursuivre : «j’ai reçu une notification de cessation de diffuser, mais je tiens à préciser que c’est illégal. Ni la constitution, encore moins le code de la presse ne nous obligent à plier bagages de la sorte. Le ministre de la Communication a publié une liste pour classer les médias, validant certains et déclarant non conformes d’autres. Après avoir soutenu que la liste était définitive, ils sont revenus annoncer qu’il y a eu des dysfonctionnements avant d’intégrer à nouveau d’autres médias dans la liste des conformes».
 
«Nous allons montrer au monde que le nouveau régime veut criminaliser l’activité de presse pour installer une dictature»
 
Selon elle, la liste ne peut pas être définitive, parce que d’autres organes sont nés après sa publication. «En plus de cela, je me considère conforme jusqu’à preuve du contraire, puisque je n’ai toujours pas reçu de réponse me notifiant un quelconque manquement dans mon dossier depuis mon dernier dépôt», dit-elle.
Poursuivant, ADF soutient : «la seule réponse que j’ai reçue, c’est un accusé de réception, mais depuis lors silence radio. Et aujourd’hui, on m’envoie une cessation de diffuser. C’est irrespectueux et illégal», affirme Aïssatou Diop Fall, qui lance un appel à toute la presse pour dire stop au ministre de la Communication. «J’ai appelé Alioune Tine et je lance un appel à toute la société civile. Je fais partie de réseaux de journalistes internationaux, ces derniers porteront le combat à l’international. Nous allons montrer au monde que le nouveau régime veut criminaliser l’activité de presse pour installer une dictature. En ce qui me concerne, je n’arrêterai que s’ils viennent arracher mes micros et caméras», promet-elle.
Aïssatou Diop Fall, qui dit bénéficier de l’appui du Cdeps, assure bénéficier d’un pool d’avocats commis par ce dernier. Elle invite par la même occasion toutes les associations de presse à se donner la main pour défendre leur droit d’exercer. «Ils ont osé déclarer non conformes près de 400 organes de presse, oubliant le nombre de pères et mères de familles qui vont aller au chômage, sur la seule base d’un règlement de compte», déclare Aïssatou Diop Fall.
Nd. Kh. D. F.
 
 
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