Le monde de la gastronomie sénégalaise a vibré, hier 25 octobre 2023, au rythme des saveurs et des traditions lors de la première édition du Salon culinaire organisé par la Délégation générale à l'entreprenariat rapide (Der/Fj), en partenariat avec l'Union nationale des femmes restauratrices du Sénégal (Unafres). Cet événement, qui a rassemblé des chefs, des restaurateurs, des producteurs et des passionnés de cuisine, a été marqué par un discours poignant de Madame Aissatou Mbodj, Déléguée générale de la Der/Fj.
Dans une ambiance empreinte de fierté et d'émotion, Madame Mbodj a ouvert son intervention en remerciant chaleureusement la Première dame, Marie-Khone Faye, pour sa présence et son soutien indéfectible à l'autonomisation des femmes. Son discours a résonné comme un appel à la valorisation des richesses culinaires du Sénégal, tout en soulignant l'importance cruciale de la gastronomie dans la construction de l'identité nationale.
Un hommage à la gastronomie locale
Le discours de Madame Mbodj a commencé par une célébration des saveurs sénégalaises, qu'elle a décrites comme l'essence même de l'identité culturelle du pays. "Nos saveurs sont notre identité. Nos produits locaux sont notre fer de lance", a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que la gastronomie est un patrimoine vivant, transmis de génération en génération par des femmes courageuses et des artisans passionnés. Elle a rappelé que derrière chaque plat se cache une histoire, une mémoire collective et un savoir-faire ancestral.
Madame Mbodj a également souligné que consommer local ne se limite pas à un simple acte alimentaire, mais constitue une revendication de souveraineté. Elle dira que c’est même donner du sens à chaque repas, c’est créer de la valeur, de l’emploi, de la dignité, appelant à faire de l'autosuffisance alimentaire un acte de foi et de développement pour le Sénégal.
« Consommer local, ce n’est pas simplement manger ce que nous produisons. C’est revendiquer notre souveraineté. C’est donner du sens à chaque repas. C’est créer de la valeur, de l’emploi, de la dignité. C’est faire du choix de l’autosuffisance un acte de foi, un acte de développement, un acte d’amour pour notre pays », a déclaré Aida Mbodj. Et d’ajouter : « aujourd’hui, avec cette conférence, nous affirmons haut et fort que nous n’avons rien à envier à la table du monde. Nos plats, nos produits, nos recettes sont le fruit d’une terre généreuse et d’un savoir-faire ancestral. Dans un bon Cebu Jën bien fait, dans un Mafé parfumé, dans un délicieux Lakh, il y a plus que des ingrédients. Il y a une mémoire. Il y a un peuple. Il y a, tout simplement, une histoire ».
Un appel à l'action pour l'autonomisation des femmes
Au-delà de la célébration des saveurs, le discours de Madame Mbodj a également été un appel à l'action pour l'autonomisation des femmes dans le secteur de la gastronomie. Elle a rendu hommage aux femmes restauratrices et aux "mains invisibles" qui nourrissent le Sénégal, soulignant leur rôle essentiel dans l'économie locale. "C’est un lieu de rencontre, un espace d’apprentissage, de projection", a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de repenser l’alimentation comme un levier de souveraineté.
Elle a évoqué les efforts de la Der/Fj pour soutenir les entrepreneurs du secteur alimentaire, mentionnant que plus de 6000 entrepreneurs ont déjà bénéficié d'un accompagnement, avec un financement de près de 2,8 milliards de francs. "Nous avons fait un choix clair : investir dans les filières qui nourrissent, transforment et éduquent", a-t-elle affirmé, annonçant également le lancement du Pavie 2, un projet ambitieux doté de 107 milliards de francs, visant à renforcer l'accès des femmes restauratrices à des financements, des formations et des débouchés.
Un message d'espoir pour l'avenir
Le discours de Madame Mbodj s'est conclu sur une note d'espoir et d'ambition. Elle a appelé à rêver d'un Sénégal autosuffisant, où chaque plat exporté serait un ambassadeur de la culture locale. "Imaginons que chaque plat sénégalais exporté devienne un ambassadeur", a-t-elle déclaré, invitant chacun à croire en la richesse des ressources et des talents du pays.
En somme, le discours de Madame Aissatou Mbodj a été une véritable ode à la gastronomie sénégalaise, un hommage aux femmes qui en sont les gardiennes et un appel à l'action pour construire un avenir où la souveraineté alimentaire et l'autonomisation des femmes sont au cœur du développement économique. Le Salon culinaire d'Unafres a ainsi été non seulement un événement gastronomique, mais également un moment de réflexion et d'engagement pour un Sénégal qui valorise ses richesses et ses talents.
Sidy Djimby NDAO