Le Secrétariat exécutif permanent (Sep) du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) hausse le ton contre la gouvernance jugée «arbitraire et insoutenable» du Directeur de l’Agence de réglementation pharmaceutique (Arp). Dans un communiqué rendu public le 21 septembre, l’organisation syndicale interpelle directement le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique et exige la fin des «agissements autoritaires» et le paiement immédiat des salaires dus.
Une gestion décriée et des pratiques jugées arbitraires
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) tape du poing sur la table. En cause : la situation au niveau de l’Agence de réglementation pharmaceutique (Arp). Selon Mballo Dia Thiam et Cie, le Directeur de l’Arp, Dr Alioune Ibnou Abou Talib Diouf, a transformé l’institution en «terrain conquis», assimilé à une entreprise personnelle ou familiale. Le syndicat dénonce un climat marqué par des retards récurrents dans le paiement des salaires - ceux du mois d’août n’étaient toujours pas disponibles au 21 septembre -, mais aussi par une multiplication de recrutements «clientélistes et népotiques».
Les syndicalistes accusent en outre le Directeur d’avoir procédé à des diminutions unilatérales de salaires, à des affectations arbitraires, ainsi qu’à des révisions «illégales» de contrats et à des rétrogradations jugées injustifiées. Une attitude qualifiée de «terrorisme managérial», qui aurait semé la peur au sein des équipes.
Des tensions croissantes avec les agents de santé
Ces pratiques auraient accentué les crispations, notamment lors des récentes descentes inopinées de l’Arp dans des structures sanitaires, perçues par les sages-femmes et infirmiers chefs de poste comme une «chasse aux faux médicaments» menée dans un climat de tension et d’humiliation. Pour le Sutsas, «la coupe est pleine» et l’heure est désormais à la confrontation ouverte si aucune solution n’est trouvée.
Le syndicat appelle ses militants à se mobiliser pour créer une section locale de l’Arp, afin de «lutter sans relâche contre l’arbitraire et les inepties» d’une direction jugée incompétente et installée par «erreur de casting».
Le Sutsas exige notamment le retour immédiat aux pratiques orthodoxes de gestion, le respect des acquis salariaux, et le paiement sans délai des salaires en souffrance. Le syndicat met également en garde le ministre de la Santé contre toute inertie face à une situation qui «détériorerait le climat social local».
Par ailleurs, il interpelle l’État sur les salaires impayés des 256 agents du projet Buffet, dont les contrats ont expiré fin juillet 2025 mais reconduits tacitement en attendant leur intégration dans la Fonction publique.
Samba THIAM