Le lundi 17 juin, alors que la majorité des Sénégalais célébrait la fête de Tabaski, des violences ont eu lieu dans la localité de Médina-Gounass, dans le département de Vélingara, région de Kolda. Des incidents qui ont causé un mort et fait plusieurs blessés entre deux communautés, celle de Médinatoul Houda, (Peuls Firdou) et celle de Médina-Gounass, (Foutankés). Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis), qui a réagi par rapport à cette situation, a proposé une médiation entre les deux parties.
C’est une situation de guérilla urbaine que les habitants de la commune de Médina-Gounass ont vécue le jour de la Tabaski. En effet, des affrontements malheureux ont opposé, le jour de la Tabaski, les fidèles du Khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ et ceux du Khalife Thierno Mounirou Baldé, tous habitant la cité et dirigeant, chacun, une communauté religieuse. 1 mort, une trentaine de blessés, des maisons et des magasins incendiés, c’est le bilan des violents affrontements.
Dans un communiqué, le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) appelle l’Etat à œuvrer en faveur d’une résolution durable du différend. "Ayant reçu très tôt l’information, le Cudis a immédiatement contacté les autorités étatiques pour leur demander d’apporter une réponse sécuritaire adaptée à la gravité de la situation", a fait savoir le président du Cudis, Abdoul Aziz Mbacké Majalis.
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal a réaffirmé sa forte volonté d’initier des démarches de conciliation et d’accompagner toute autre démarche allant dans ce sens. "Nous appelons les parties en conflit à se ressaisir, à faire preuve de dépassement et à privilégier leur appartenance commune et les enseignements islamiques de paix et de fraternité, pour que le calme et la sérénité reviennent très vite dans la localité. Ce conflit, qui date de plusieurs années, avec des déterminants multifactoriels, a connu dans le passé des éruptions récurrentes, quelquefois mortelles et constitue une menace latente à notre modèle de vivre-ensemble. C’est pour cette raison que nous appelons l’Etat du Sénégal et toute la communauté nationale à se mobiliser pour contribuer à rétablir le calme et à résoudre de façon durable cette problématique.
Khadidjatou D. GAYE
Les imams et oulémas réagissent par rapport à la situation à Gounass
«Le Conseil national des imams et oulémas du Sénégal (Cnios) exprime sa profonde préoccupation face aux récents affrontements survenus à Médina-Gounass et à la mutinerie au camp des détenus de Liberté 6 de Dakar», lit-on dans le communiqué signé par le président dudit Conseil, Khalifa Aboubacar Babou. Ce dernier appelle les Sénégalais, quelle que soit leur origine ou leur croyance, à se rassembler autour des principes de non-violence et de respect mutuel. «Nous encourageons l'ouverture d'un dialogue inclusif entre les parties concernées à Médina-Gounass pour trouver des solutions pacifiques et durables. Nous sommes prêts à offrir notre médiation pour faciliter ces discussions», font-ils savoir.
Avant de poursuivre : «nous appelons tous les leaders communautaires et religieux à prêcher la paix, la tolérance et le respect de la loi. Leur rôle est crucial pour calmer les esprits et éviter toute escalade de la violence. Nous exprimons notre solidarité aux familles des victimes et des blessés. Des actions de soutien et d'accompagnement doivent être mises en place pour les aider à surmonter ces moments difficiles».
Khadidjatou D. GAYE
ENCADRE
AFFRONTEMENTS A MEDINA-GOUNASS
Le Président Embalo exige la fermeture partielle de sa frontière avec le Sénégal
Le Président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a ordonné la fermeture d'une partie de la frontière avec le Sénégal. Cela, suite aux affrontements qui ont eu lieu à Médina-Gounass le lundi 17 juin.
Le Président Embalo a souligné qu'à la suite des heurts qui ont opposé deux communautés, celle de Médinatoul Houda (Peuls Firdou) et celle de Médina-Gounass (Foutankés), l'une des communautés a appelé en renfort des peuls Gabunkés vivant en Guinée-Bissau. "J'ai aussitôt pris la décision de fermer cette partie de la frontière pour empêcher toute escalade de violence", a-t-il dit. Avant d’ajouter : "les forces de sécurité de mon pays veillent au respect scrupuleux de cette mesure".
Khadidjatou D. GAYE