AFFAIRE FRANÇOIS MANCABOU :L’autopsie effectuée à l’insu de la famille qui s’étonne de la «précipitation» du Procureur



 
Va-t-on vivre le même scénario que l’affaire Idrissa Goudiaby ? C’est ce qui risque d’arriver avec l’évolution des évènements dans l’affaire François Mancabou. En effet, alors que la famille attendait qu’un collège de médecins soit désigné pour procéder à l’expertise, elle a appris hier que le corps a été récupéré et conduit à l’Hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff, durant le week-end et que l’autopsie a été déjà effectuée. Très en colère, les membres de la famille s’étonnent de la «précipitation» du Parquet. Par ailleurs, toujours dans le cadre de leur combat, des procédures sont en vue contre certains médecins de l’hôpital Principal.
 
La colère de la famille de feu François Mancabou ne s’est pas affaiblie depuis le décès de leur fils. Au contraire, ils ont été exaspérés, hier, par l’évolution des évènements. En effet, les parents de feu François Mancabou, qui s’étaient rendus hier à l’hôpital Principal, pour récupérer le certificat de genre de mort, ont appris sur place que le corps a déjà été déplacé et acheminé à l’Hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff, pour les besoins d’une autopsie. Suffisant pour susciter la colère de la famille, mais également de leur conseil qui avait convenu avec le président du Conseil de l’Ordre qu’un médecin devait être choisi par la famille et que ce dernier devait assister le collège d’experts qui serait désigné pour l’autopsie. «J’ai écrit au Procureur pour la désignation d’un collège de médecins, mais il n’a pas répondu à ma lettre. Il a fait transporter le corps pour effectuer l’autopsie, sans en informer la famille. On ne savait même pas que le corps a été déplacé. Le Procureur a le droit de déplacer le corps, mais au moins, qu’il informe la famille, c’est la moindre des choses. Cela s’est fait donc dans la plus grande précipitation», dénonce Me Amadou Diallo. 
S’agissant des résultats de l’autopsie, ils pourraient tomber incessamment. Seulement, il n’est pas exclu que la famille conteste les résultats de l’expertise, comme dans l’affaire Idrissa Goudiaby.
 
 
Les avocats de François Mancabou n’excluent pas de poursuites contres les médecins
 
 
Les avocats envisagent, par ailleurs, des poursuites à l’encontre de certains membres du personnel médical de l’hôpital Principal, notamment des médecins. En fait, à les en croire, François Mancabou, lorsqu’il a été interpellé, a été conduit une première fois, à l’hôpital Principal, pour une première consultation. C’était le 23 juin dernier. Les médecins l’ont libéré pour qu’il soit reconduit au commissariat. C’est, deux jours plus tard, c’est-à-dire le 25 juin, qu’il sera reconduit à l’hôpital et c’est à ce moment seulement qu’il a été hospitalisé. Ce qui a suscité le courroux des avocats. Selon eux, les médecins ne devaient pas le laisser retourner au commissariat, ils devaient le garder sous surveillance parce qu’il avait des fractures au niveau des vertèbres cervicales, alors qu’ils l’ont libéré sans minerve pour fixer le cou. Les avocats n’excluent pas de poursuivre les médecins concernés. Ils attendent juste les résultats de l’autopsie. Ils estiment après consultations avec certains spécialistes, que dans ce cas de figure, après la réanimation, les médecins devaient l’emmener dans un servicetraumatologique et le surveiller de très près.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’enquête au niveau de la Division des investigations criminelles (Dic), elle se poursuit avec les auditions. La famille de François Mancabou a d’ailleurs été convoquée, par téléphone, mais leurs avocats ont souhaité formaliser avec une convocation en bonne et due forme. Ils ont demandé aux enquêteurs de leur permettre d’assister à l’audition. Ladite audition se fera donc dans les prochains jours.
 
Alassane DRAME
 
LES ECHOS

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