AFFAIRE DES FICHES DE PARRAINAGE DE SONKO: Birame Soulèye Diop cueilli, auditionné puis libéré; Pastef va porter plainte



 
 
 
 
L’administrateur de Pastef est libre. Arrêté et auditionné suite à des informations qu’il avait livrées lors de sa conférence de presse de mardi dernier, Birame Soulèye Diop est finalement rentré chez lui, sans aucune charge. Le lieutenant de Sonko et son parti, qui nient toute rétractation pour obtenir sa liberté, n’entendent pas en rester là. Son avocat, Me Abdoulaye Tall, soutient que le parti a des informations solides et que c’est dans l’intérêt de tous que cette affaire soit éclairée. Et que c’est aux gendarmes d’apporter cette lumière en faisant tomber les individus qui se sont présentés comme faisant partie de leur corps.
 
 
L’administrateur de Pastef a passé l’après-midi du mercredi à la gendarmerie de Thiong. Et pour cause, Birame Soulèye Diop a été cueilli par les gendarmes à son bureau même. Une interpellation dénoncée aussitôt par Ousmane Sonko à travers Facebook. «Suite au point de presse de Pastef-Les Patriotes tenu hier, mardi 18 septembre 2018, pour informer l'opinion nationale et internationale sur la tentative de récupération des fiches de parrainage de notre parti par des agents déclarés de la force publique détenant des badges inscrits Gendarmerie nationale Section Recherche, le frère patriote, Birame Soulèye Diop, administrateur général de Pastef-Les Patriotes a été interpellé par la brigade de gendarmerie de Thiong aujourd'hui 19 septembre 2018, à son bureau vers 15 heures», a posté le patron de Pastef. Non sans indexer le Président Macky Sall : «la tentative d’intimidation ne passera pas».
Dès que la nouvelle est tombée, des militants et sympathisants du parti se sont rendus à la gendarmerie pour apporter leur soutien à leur camarade.
 
 
Auditionné plusieurs heures et libéré, Biram Soulèye Diop nie s’être rétracté


Pendant que les rangs de ses souteneurs grandissaient aux abords de la brigade, Birame Soulèye Diop, assisté de son avocat, faisait face aux gendarmes enquêteurs. Ces derniers vont finalement le laisser rentrer chez lui et classer l’affaire sans suite. «C’est une affaire classée sans suite», a confirmé l’avocat Me Abdoulaye Tall, qui soutient qu’en révélant cette information, son client ne voulait nullement «attaquer une institution» (la gendarmerie), mais juste, «clarifier une situation». Une libération qu’a annoncée aussi son parti «Le frère Birame Soulèye Diop Administrateur général du parti vient d’être libéré. Aucune charge n’a été retenue contre lui», disent Sonko et Cie. Pour qui «l’intimidation et la diversion ne passeront pas».
 
«Je n’ai jamais argué être induit en erreur, ni exprimé de regret ni présenter d’excuses»
 
Mais avant même sa libération, des informations faisaient état de la rétractation du lieutenant de Sonko. Ce dernier serait revenu sur ses déclarations. Ce qui lui a permis de rentrer chez lui. Mais ces allégations ont été vite balayées par l’intéressé. «J’ai lu suivant les écrits d’une presse que moi Birame Souleye, j’aurais invoqué être induit en erreur devant les gendarmes. Cela est totalement inexact. Je n’ai jamais argué être induit en erreur, ni exprimé de regret ni présenter d’excuses. J’ai bien dit avoir porté la parole officielle du Parti et je ne me suis exprimé qu’à ce titre. Me concernant personnellement je n’ai aucun grief ni aucun reproche personnel à faire à la Gendarmerie nationale et jamais je ne lui porterai tort. Par contre pour la circonstance, j’ai maintenu l’intégralité de mes propos et je leur ai dit que des témoins oculaires des faits existent, que nous déposerions plainte contre X pour la manifestation de la vérité. Tout autre propos serait mensonger et diffamatoire», note entre autres, Diop dans un communiqué.
 
«Pastef a des informations solides, va porter plainte et se constituer partie civile»
 
Comme l’a dit son administrateur, le parti est loin de s’en arrêter là. Selon son avocat, Me Tall, Sonko et Cie vont ester en justice, afin que cette affaire soit tirée au clair. «Pastef va porter plainte et se constituer partie civile sur les évènements qui se sont déroulés à Ziguinchor. Tout le monde a intérêt à ce que cette situation soit clarifiée. Nous estimons que c'est une tentative d'intimidation. On ne sait pas s'il s'agit d'agents de la gendarmerie ou des éléments qui se font passer pour des gendarmes», dit-il. Tout en soulignant que c’est aux gendarmes de prouver que les mis en cause ne sont pas des leurs, en les arrêtant. «Pastef a des informations fiables. Et c'est à la gendarmerie de nous prouver que ces gens ne sont pas des gendarmes, de procéder à leur arrestation et que lumière soit faite», conclut la robe noire.
Pour rappel, le mardi dernier, en conférence de presse, l’administrateur de Pastef avait fait état d’une information selon laquelle des personnes, qui se sont présentées comme des agents de la section de recherche de la gendarmerie, avaient débarqué chez un de leurs responsables et chez la mère d’Ousmane Sonko à Ziguinchor, pour réclamer ses fiches de parrainage. Une information qui a été démentie quelques heures plus tard par le ministre de l’Intérieur, qui s’est évertué à mettre hors de cause les gendarmes et la police.
 
Mbaye THIANDOUM
 

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