AFFAIRE DE LA «VISITE» DES RG CHEZ LA MAMAN DE SONKO: Alioune Tine et Seydi Gassama plaident pour l’ouverture d’une enquête et avertissent sur la transformation de la police de la République en une «police politique»



 
 
Mais qu’est-ce qui s’est passé au domicile de la maman de Ousmane Sonko ? La question mérite d’être posée, au vu des derniers développements dans cette affaire. Et en attendant d’être fixé avec la bonne version, entre celle donnée par le ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye et celle du Pastef, des voix se sont élevées pour dénoncer un «acharnement» et exiger la lumière sur cette affaire.
 
L’histoire de la visite de présumés éléments des services de renseignement chez la maman du leader de Pastef-Les Patriotes continue d’alimenter les débats à travers le pays. Cette affaire, à la limite très dangereuse pour la stabilité du pays, à quelques mois des joutes présidentielles, a fait réagir plusieurs personnalités défenseurs d’une démocratie sénégalaise chantée par le monde et décriée par l’opposition à Macky Sall. Parmi ceux qui ont évoqué l’affaire, l’activiste leader du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), Guy Marius Sagna, mais aussi les défenseurs des droits de l’homme, Alioune Tine et Seydi Gassama.
Fort de plusieurs milliers de followers qui le suivent sur Twitter, c’est sur ce réseau social que le Directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal a plaidé pour que la lumière soit faite dans cette affaire. «Nous attendons des autorités étatiques qu'elles ouvrent une enquête indépendante suite aux graves accusations du parti Pastef Les Patriotes. Une telle enquête ne peut être crédible, si on commence par arrêter et placer en détention les responsables de ce parti», a martelé, avant-hier, Seydi Gassama.
 
 
«Il ne faut pas faire de la police de la République, une police politique»
 
 
24 heures auparavant, c’était au tour d’Alioune Tine de faire la même chose. Pour le Directeur régional d'Amnesty international pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, l’État du Sénégal gagnerait à éviter de faire de la police de la République une police politique. «Les services secrets au domicile de la mère du candidat à la présidence de la République Ousmane Sonko pour récupérer des fiches de parrainage, cela appelle des explications claires des autorités. Il ne serait pas acceptable de faire de la police de la République une police politique», a indiqué l’ancien leader de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho).
Pour Guy Marius Sagna, membre du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp)/France dégage, il s’agit de déplorer la méthode des autorités étatiques. Réagissant sur cette affaire, hier, sur Sud Fm, l’ancien directeur de campagne de Ousmane Sonko s’est réjoui de la mise en liberté de Birame Soulèye Diop. Mais déjà, l’activiste assure qu’ils continuent à exiger la lumière par rapport à ce qui s'est passé à Ziguinchor.
 
Et même s'il considère que la convocation de l'administrateur du parti de Sonko est dans l'ordre normal des choses, «les choses étant suffisamment graves», Guy Marius Sagna déplore la manière avec laquelle Birame Soulèye Diop a été emmené à la gendarmerie. «Il a été trouvé sur son lieu de travail et emmené manu militari par la gendarmerie. Alors qu'une simple convocation aurait suffi. Birame Soulèye Diop est un honnête citoyen qui ne fuit pas, qui ne se cache pas, qui assume ses responsabilités», déplore-t-il.
 
Sidy Djimby NDAO
 
 

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