AFFAIRE COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE : Les députés libéraux «clouent le bec» à l’Ums et réaffirment leur détermination à poursuivre leur action




 
 
Réponse du berger à la bergère. Les députés du Parti démocratique sénégalais n’ont pas perdu de temps pour porter une réplique salée à l’Union des magistrats sénégalais. Mamadou Lamine Thiam et Cie ont réaffirmé leur détermination à suivre leur action jusqu’au bout. Mieux, le groupe Liberté, Démocratique et Changement rappelle que l’Ums n’est en rien concernée par cette affaire, puisque les membres du Conseil constitutionnel ne sont pas des magistrats.
 
 
Le Pds n’a pas attendu pour apporter la réplique à l’Union des magistrats sénégalais. Mais ces derniers leur demandent de ne pas faire d’amalgame et assurent qu’ils emploieront tous les moyens à leur disposition pour lever les zones d’ombre sur l’élimination de leur candidat. «(…) Le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement rappelle que l’Assemblée nationale est un pouvoir au même titre que le pouvoir judiciaire et vote les lois que les juges se doivent d’appliquer et respecter en toute intégrité. Les députés du Pds dénoncent donc l’immixtion du bureau exécutif de l’Ums dans les travaux des députés de l’Assemblée nationale souveraine», indiquent-ils d’emblée.
 
«Les députés élus par les Sénégalais conduiront sereinement leurs investigations et les Sénégalais jugeront !»
 
 A en croire les parlementaires libéraux, l’Ums, qui est un syndicat de magistrats, n’est pas concernée par cette affaire. D’autant que, disent-ils, les membres du Conseil constitutionnel ne font pas partie du corps judiciaire. Avant de lister la composition du Conseil constitutionnel, à savoir «des retraités de la magistrature (Mamadou Badio Camara Président, M. Ahmed Tidiane Coulibaly et autres) et d’une avocate (Me Awa Dièye). Ses membres n’appartiennent pas à l’Ums et ne sont pas les collègues des magistrats du Sénégal».
Le groupe parlementaire libéral précise en outre que le privilège de juridiction prévu par l’article 93 de la Constitution concerne l’arrestation, la détention ou le jugement des membres du Conseil constitutionnel. Et que «ce privilège ne s’étend pas à l’audition desdits membres par l’Assemblée nationale et sa commission d’enquête parlementaire qui n’agit pas en matière pénale, mais pour la transparence dans les affaires publiques», déclarent les députés du Pds qui rappellent que le bureau exécutif de l’Ums n’a aucun pouvoir pour stopper la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire ou interférer dans les travaux de l’Assemblée Nationale.
 
 
«Les membres du Conseil constitutionnel ne font pas partie du corps judiciaire»
 
Ils disent comprendre «la fébrilité, les erreurs et les amalgames du bureau exécutif de l’Ums qui est soumis aux pressions intenses de membres du Conseil constitutionnel inquiets qui tentent de stopper en vain toute enquête parlementaire pour empêcher la manifestation de la vérité, y compris en tentant d’utiliser pour leur défense les magistrats du Sénégal qui sont pourtant étrangers à la situation créée par le Conseil constitutionnel», soulignent-ils avant de mettre en garde l’Ums «contre toute tentative de sédition et manœuvre visant à embrigader et instrumentaliser les magistrats dans un scandale qui ne relève pas de leur compétence». Aussi, ils rappellent que la loi organique portant Statut des magistrats interdit toute action concertée de nature à entraver le bon fonctionnement des institutions ou l’autorité de l’État». C’est pourquoi ils l’invitent à revenir d’urgence sur son «appel aux magistrats à faire bloc autour de leurs collègues».
 
Ndèye Khady D. FALL
 
 
 
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