AFFAIRE ADJIA THIARÉ : La victime toujours en hospitalisation, Kaliphone Sall renvoyé en jugement pour ce jeudi



 
Malgré les tiraillements de ses avocats avec ceux de la partie civile sur sa demande de mise en liberté provisoire, Kaliphone Sall est finalement resté en prison. Ce, jusqu'à jeudi, jour de son procès, pour permettre à sa victime présumée Adjia Thiaré Diaw de comparaître à l'audience. En plus, le juge du tribunal après le renvoi du procès, a rejeté la requête de liberté provisoire parce que tout simplement Kaliphone ne présente pas de garanties suffisantes en justice. 
 
Alors qu'il devait être jugé hier lundi devant le tribunal d'instance de Dakar pour le délit de coups et blessures volontaires retenu contre lui dans cette affaire qui l'oppose à Adjia Thiaré, l'activiste Kaliphone Sall reste en prison. Car, le tribunal a renvoyé son dossier à jeudi prochain, 6 octobre pour la comparution de la partie civile, qui est toujours en hospitalisation. Ce, malgré la présence du témoin à charge Cheikh Cissé. C’est par des heurts que ladite demande a été formulée par les avocats de la défense, Mes Abdy Nar Ndiaye et Amadou Diallo. Parce que tout simplement ces derniers ont estimé que pour la manifestation de la vérité, il fallait que leur cliente se présente à la barre pour donner sa version des faits. Ainsi, dans ses observations, Me Amadou Diallo qui demande le renvoi du dossier a déclaré : «si mon confrère (Me Abdy Nar Ndiaye) a assisté la victime depuis l'enquête, moi je viens juste de me constituer pour la première fois. Ceci est une affaire de coups et blessures volontaires et même s'il il y a un témoin à décharge qui est à la barre, je pense que pour la manifestation de la vérité, il faut que Adjia comparaisse. Elle est hospitalisée et il faudra qu'elle soit présente».
Sollicitant que l'affaire soit retenue, l’avocat du prévenu, Me Alioune Badara Fall, a estimé que cette demande de renvoi formulée par la défense est dilatoire, puisque c'est juste un motif pour retenir Kaliphone en prison. Abondant dans le même sens, Me Soumaré a attesté que le certificat médical brandi par les conseils de la victime date du 30 septembre. Allant plus loin, la robe noire a indiqué au tribunal que rien ne nous dit qu'elle n'est pas en mesure de comparaître. Étant le plus acerbe dans ses observations, Me Abou Abdoul Daff a lancé entre des cris : «si vous renvoyez à huitaine, vous violez la loi alors que c'est une affaire de flagrant délit. Ici dans le cas d'espèce, c'est l'action publique qui nous lie. Et pour ce qui est de la partie civile, on ne peut que réserver ses intérêts civils. On veut renvoyer cette affaire pour maintenir ce garçon en prison et c'est injuste. Je m'oppose fermement à cette demande de renvoi».
La parquetière s'est rapportée à la sagesse du tribunal en ce qui concerne le renvoi. Toutefois, le juge, après les développements du procureur, a demandé aux conseils de la défense de garantir que Adjia Thiaré comparaitra au tribunal ce jeudi, 6 octobre. Me Abdy Nar Ndiaye de faire la promesse. Mais, avant que le tribunal ne renvoie le dossier, les conseils de la défense ont formulé une demande de mise en liberté provisoire en s'appuyant sur des garanties de représentation en justice que présente leur client. Sur ce, ils ont souligné que l'argument de trouble à l'ordre public ne peut être un obstacle pour sa liberté. Il ne peut pas y avoir de trouble à l'ordre public, ni de subordination de témoins, selon Me Daff. Malheureusement, le tribunal a rejeté la requête tout en soulignant qu'il y a une absence de garantie de représentation en justice. 
 
Fatou D. DIONE 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :