ADOPTION DU BUDGET DU MESRI : La grève des étudiants, les infrastructures et l’audit de la gestion de Abdourahmane Diouf au menu




 
 
 
 
 
Les infrastructures, le climat social dans les universités marqué par la grève des étudiants a rythmé les interpellations des députés lors du passage du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a l’Assemblée nationale. Certains députés de Pastef ont aussi invité le Mesri à diligenter un audit sur la gestion de son prédécesseur, en l’occurrence Abdourahmane Diouf.
 
 
 
 
 
Lors du vote du projet de loi du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, il a été beaucoup question d’infrastructures et de bourses des étudiants. A cet effet, le député Mbaye Dione a invité le gouvernement à ne pas tomber dans les travers des régimes précédents en voulant à tout prix, dit-il, élargir la carte universitaire pour des raisons purement politiques, purement électoralistes. « Cela ne sert à rien de créer des Isep, nous avons neuf universités publiques, six Isep, deux écoles d’ingénieurs, mais le problème n’est pas réglé. Faisons l’état des lieux, achevons toutes les infrastructures en cours, avant de vouloir satisfaire une demande politique », préconise le successeur de Niasse à la tête de l’Afp. Concernant la question des bourses, il invite la tutelle à mener des discussions sérieuses avec les étudiants. A cet effet, il invite le Mesri à demander à son collègue de l’Intérieur de respecter les franchises universitaires.
 
 
Les Etats généraux de l’enseignement supérieur
 
Abdou Mbow, lui, s’est attaqué à l’incapacité du gouvernement à construire des infrastructures pour le mandat en cours, comme en témoigne, l’aveu du Premier ministre qui, dit-il, a dédié ce mandat aux réformes. Ce régime, ajoute le député, ne fait que terminer les infrastructures entamées par le président Sall qui, contrairement à ses successeurs, avait une vision et non un programme qui n’existe que sur PowerPoint. Quant aux bourses des étudiants qui constituent un acquis, il invite le gouvernement à ne pas y toucher ; d’autant plus qu’il souligne que certains députés de la majorité théorisent la baisse des bourses. «Ce serait une catastrophe pour ce pays de revoir à la baisse les bourses. Prenez l’engagement que vous n’allez pas toucher aux acquis des étudiants», lance Abdou Mbow a la tutelle.
 
Audit réclamé de la gestion de Abdourahmane Diouf
 
Lors des débats, l’ombre de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur a plané dans l’hémicycle. En effet, le député Béatrice Germaine Tening Faye a sollicité l’audit de la gestion du ministre Abdourahmane Diouf. «Récemment le Premier ministre a évoqué des soupçons de surfacturations sur la gestion de l’enseignement supérieur sous votre prédécesseur. Avez-vous déjà diligenté un audit complet, indépendant et transparent de votre ministère afin d’établir la vérité, de clarifier les zones d’ombre et de rétablir la confiance dans la gestion de l’enseignement supérieur ?», s’interroge Mme Faye. Sokhna Diarra Thiao de la majorité, revenant sur les difficultés rencontrées par l’Université Alioune Diop de Bambey y voit la main de Abdourahmane Diouf qu’elle accuse d’être à l’origine d’une injustice pour des raisons politiques. A l’en croire, le budget du seul restaurant de l’université de Diamniadio dépasse de 1 milliard le budget des 5 restaurants du Crous de Bambey et c’est l’œuvre du prédécesseur de Daouda Ngom.
 
Calvaire des étudiants sénégalais en France
 
Le député, Fatou Diop Cissé a évoqué les inégalités que subissent les étudiants sénégalais en France concernant les frais d’inscription. « En licence, les étudiants français payent 178 euros et les étrangers 2895 euros ; 254 euros en Master pour les étudiants français et 3941 euros pour les étrangers. Est-ce qu’on veut trier l’excellence par le statut financier ? », s’interroge Mme Cissé, avant de poursuivre : « Cela veut dire que si tu n’as pas de soutien, tu ne peux poursuivre tes études en France », ajoute la députée qui encourage la multiplication des universités et des écoles de formation de qualité pour fixer les étudiants sénégalais au bercail. A cela, s’ajoutent les bourses allouées à ces étudiants qu’elle trouve dérisoires comparées au coût de la vie en France et les frais d’inscription, le loyer, etc. Poursuivant, elle annonce aussi que le gouvernement français envisage de mettre fin dès juillet 2026 à l’aide au logement pour les étudiants non boursiers. Elle n’a pas occulté non plus la situation des étudiants en situation de handicap en France confrontés à un problème d’insertion professionnelle, d’accessibilité, d’aménagement. Ces étudiants, dit-il, méritent une attention particulière.
 
143 universités privées ne sont pas habilitées à donner des diplômes
 
Le député Abdourahmane Diouf a déploré les établissements privés universitaires qui pullulent dans la capitale et qui ne sont pas habilités à délivrer des diplômes. « Il ressort dune étude que les établissements privés universitaires sont au nombre de 298 et 150 sont habilités à décerner des diplômes. Donc, 143 universités privées ne sont pas habilitées à donner des diplômes. Est-ce que ces universités doivent continuer à dispenser des cours si elles ne sont pas habilitées à délivrer des diplômes ?», dit-il, avant d’inviter l’Etat à renforcer l’Anaq Sup qui surveille la qualité de l’enseignement supérieur pour pouvoir sanctionner les établissements qui ne sont pas aux normes pour éviter que le problème ne perdure. Même son de cloche chez Abdoulaye Thomas Faye qui préconise la fermeture pure et simple de ces établissements dont les diplômes ne sont pas reconnus. 
 
M. CISS
 
 
 
 
 
DAOUDA NGOM, MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
 
 
 
 
 
«Les bourses des étudiants seront payés aujourd’hui ou au plus tard demain»
 
 
 
 
 
Suite à la grève des étudiants, le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Daouda Ngom a rassuré que les bourses seront payées dès aujourd’hui ou au plus tard, demain. Cependant, en ce qui concerne les étudiants en Master 1, le problème reste entier. C’est pourquoi, le ministre a convié les étudiants à une rencontre pour réviser le décret portant répartition des bourses.
 
 
 
 
 
Sur le climat social rythmé par les grèves des étudiants, il révèle avoir reçu toutes les composantes de l’université, notamment les étudiants pour stabiliser le climat social, renforcer le dialogue pour un traitement transparent des questions sociales. Il précise d’emblée qu’il n’y a pas de retard dans le paiement des bourses. Et, contrairement à la date du 5 décembre initialement arrêtée, Daouda Ngom révèle que le ministre des Finances et du Budget a diligenté cette affaire et les étudiants seront payés aujourd’hui et au plus tard demain. Les bourses du mois d’octobre et de novembre ainsi que le trousseau de 35 000 francs seront payés. Poursuivant, il déplore beaucoup de désinformations dans les revendications des étudiants. A l’en croire, les étudiants en Master 1 veulent être payés deux fois la même année budgétaire,  alors que leur inscription en Master après la Licence n’est pas automatique. Ce qui relève d'une faute de gestion car le Directeur des bourses ne peut payer deux fois sur un exercice budgétaire.
 
«Le forcing des restaurants ne peut plus continuer, l’Etat prendra ses responsabilités»
 
Poursuivant, le ministre préconise la stabilisation du calendrier universitaire qui, à l’en croire, peut contribuer à régler le problème des bourses. Ce dérèglement du calendrier scolaire a commencé , dit-il, en 2019 avec le Covid et s’est accentué en 2023 lorsque l’ancien régime a procédé à ma fermeture de l’université pour une durée de huit mois. Il a aussi tendu la main aux étudiants pour discuter de la révision du décret de 2014 sur les bourses car il est persuadé que, pour des questions de rationalisation, tous les étudiants n’ont pas besoin de bourses et peuvent être retirés du fichier. Le ministre a également invité les étudiants à revoir leur position et à se départir de certains comportements qui consistent à faire du forcing pour manger dan les restaurants sans ticket. « On ne peut pas comprendre que les étudiants continuent de forcer les portes des restaurants alors que les tickets sont subventionnés . Cela ne peut plus continuer et l’Etat prendra ses responsabilités », indique le ministre. Or, si les restaurants ferment, les étudiants seront les premiers à dénoncer cette mesures. C’est pourquoi, il encourage la digitalisation des bourses afin d’optimiser les ressources à l’image du Crous de Thies.
 
Un lit, un étudiant
 
En outre, il s’est désolé de constater que les chambres à l’université abritent 15 personnes contrairement a son époque où ils étaient deux par chambre. Pour expliquer ce phénomène, il révèle que c’est un héritage avec cette nouvelle formule qui consiste à allouer un lit pour deux étudiants. Il compte mettre fin a cette pratique avec les nouveaux pavillons en construction. Ce sera, dit-il, un lit un étudiant et il compte veiller à cette mesure.
 
M. CISS
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :