ACTES DE TERRORISME: 3 accusés parmi les présumés auteurs des attentats du Grand Bassam et de Ouagadougou risquent la prison à perpétuité



 
Pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme en bande organisée et actes de terrorisme, Erhil Adébé, Moustapha El Béchir et El Atigh Ahmed Mahmoud, soupçonnés d'être en contact avec les terroristes ayant perpétré les attaques de Grand Bassam et de Ouagadougou, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Ils ont comparu hier devant la Chambre criminelle spéciale de Dakar. Ils seront fixés sur leur sort le 29 avril prochain.
 
La prison à perpétuité, c'est ce que risquent Erhil Adébé, Moustapha El Béchir et El Atigh Ahmed Mahmoud, qui comparaissaient hier devant la Chambre criminelle spéciale de Dakar pour complicité d’actes terroristes, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et financement du terrorisme en bande organisée. Suspectés d’avoir été en contact avec les organisateurs des attentats à Ouagadougou et à Grand Bassam, ces trois accusés ont tout nié en bloc. En effet, selon les poursuites, courant mai 2016, les autorités maliennes ont interpellé Ibrahim Ould Mohamed qui avait confirmé avoir pris part aux attaques terroristes perpétrées courant 2016 à Ouagadougou et à Grand Bassam. Mais, il soutenait que Ibrahim Ould Mohamed dit Nini Ould Baba, Hamza ben Mohamed et Ahmed Lemdecem étaient les auteurs principaux desdits attentats. Ainsi, il précisait que ces armes qui ont été convoyées à Abidjan ont été mises à leur disposition par Hamza Ben Mouhamed. Et lors des réquisitions que les services de renseignement sénégalais ont effectuées, ils ont découvert une connexion entre le numéro de téléphone qu’utilisait Moustapha El Béchir et le numéro malien enregistré au nom de Hamza Ben Mohamed. Allant plus loin, l’enquête avait révélé que El Béchir était en perpétuelle communication avec les coordonnateurs des attaques de Ouagadougou et de Grand Bassam, en l'occurrence Ibrahim Ould Mohamed Ahmed Lemdecem et Nini Ould Baba. Et coïncidence, le 18 septembre 2016, les éléments de la Section de recherches de Colobane ont été informés de la présence à Diamniadio d'un individu qui détenait ledit numéro de téléphone incriminé. Une fois sur les lieux, El Atigh Ahmed Mahmoud, détenteur dudit numéro, a été interpellé. Il déclarait ainsi dans sa déposition préliminaire qu'il détenait la puce depuis le samedi 17 septembre 2016, précisant que celle-ci lui a été octroyée par un inconnu de nationalité mauritanienne. Aussi, l'exploitation du téléphone d’El Atigh a révélé beaucoup de communications entre lui et Moustapha El Béchir. Il s'est aussi révélé qu’El Atigh était condamné à Saint-Louis pour association de malfaiteurs, complicité de vol en réunion commis la nuit avec violence et usage d’armes. À leur tour, Béchir et Erhil Adébé dit Mohamed Lemdecem sont par la suite localisés avant d’être interpellés.
Hier, face au juge de la Chambre criminelle, ils ont tous nié les charges qui pèsent sur eux. Le cambiste El Atigh Ahmed Mahmoud a indiqué n’avoir jamais été en contact avec ceux qui ont commis les attaques à Grand Bassam. Pour sa part, Moustapha El Béchir a affirmé qu'il n'est pas un malfaiteur et n'a participé à aucune organisation terroriste. Erhil Adébé a lui aussi adopté le même système de dénégations. Le procureur a requis la peine maximale qui est la réclusion criminelle à perpétuité contre tous les trois accusés. Ce, après avoir argué que les crimes pour lesquels ils ont comparu ne souffrent l'ombre d'un doute. Délibéré le 29 avril prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
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