La peine de 2 ans d'emprisonnement ferme, c'est ce que risque Mouhamadou Bamba Dione qui a été renvoyé hier devant le juge des flagrants délits de Dakar pour des faits d'actes contre-nature, proxénétisme et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. Ce prévenu attendait l'absence de son épouse pour coucher avec son amant Adama Ba. Il sera fixé sur son sort le 5 août prochain.
Même si les peines qu'écopent les personnes qui sont poursuivies pour des faits d'actes contre-nature, de proxénétisme et de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs sont lourdes, elles récidivent encore et encore. Pour cause, le rôle de ces types d’audiences ne désemplit pas puisqu'il y a toujours une kyrielle d'infractions qui y sont inscrites. Toutefois, parmi ce lot de personnes figure Mouhamadou Bamba Dione. Ce prévenu, pour ces mêmes chefs d'inculpation, a été traîné hier devant le juge de la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Au cours de l'audience, l'interrogatoire a montré qu'il a été interpellé chez son ami Khalifa Ségnane, suite à une dénonciation anonyme. Ainsi, la fouille de son portable avait conforté les doutes des agents enquêteurs sur les faits qui lui sont imputés. Car, il en est ressorti des preuves qui l'incriminent, à savoir des conversations privées entre lui, le sieur Adama Ba et Khalifa Ségnane. Les échanges trouvés ont aussi révélé que Mouhamadou Bamba Dione les appelait par des noms coquins tels mon bébé, mon cœur etc. Et comme tous ces indices concordants et irréfutables l'incriminaient, il n'avait plus d'autre choix que de reconnaître qu’il entretenait une relation idyllique avec Adama Ba. Pis, dit-il, il a eu à coucher avec celui-ci à plusieurs reprises. Allant plus loin dans sa déposition devant l'enquêteur, il révélait qu'à chaque fois que son épouse s’absentait, son amant Adama venait s’installer chez lui où ils entretenaient des relations sexuelles.
Sommairement interrogé par rapport au délit de proxénétisme, Mouhamadou Bamba Dione soutenait qu'il disposait d'une chambre à la cité Djily Mbaye qu’il mettait en plus en location. Poursuivant, il déclarait qu'il louait ladite pièce à des prostituées. Le transport des agents interpellateurs à cet endroit a porté des fruits, car ils ont découvert des cartes d’identité appartenant à des prostituées à qui il louait le local. L'enquête a montré qu'il le leur louait journellement pour un montant de 10.000 F Cfa.
Il est aussi poursuivi pour le délit de publication d’images contraires aux bonnes mœurs. En effet, ce mis en cause a, selon l'accusation, posté ces photos sur le net pour faire de la publicité à des belles de nuit. Il s'y ajoute que lui-même offrait ses services d'homosexualité sur internet. Et c'est ce qu’ont démontré les réquisitions de son portable qui a laissé transparaitre des annonces publicitaires et des images contraires aux bonnes mœurs. Là, il les a attribuées à une certaine Khadija Sow pour le compte de qui il faisait lesdites annonces. Ce, avant qu'il n'ajoute que le tarif qu'il lui avait fait payer pour ce service était de 10.000 F Cfa. Hélas, ces dénégations n'auront pas servi à grand-chose parce que les investigations poussées des agents ont montré qu'il a rendu les mêmes services à beaucoup d’autres jeunes filles qui étaient en réalité des belles de nuit.
Mouhamadou Bamba Dione fait volte-face devant la barre
Alors qu'il avait fait des aveux circonstanciés au cours de son audition préliminaire, hier, face au juge, Mouhamadou Bamba Dione a fait volte-face. Selon lui, ses aveux lui ont été extorqués sous la torture. De ce fait, dit-il, il était contraint à avouer. «Les policiers m'ont infligé des sévices corporels. En plus, je n'ai jamais fait de telles déclarations», a-t-il argumenté. Par contre, son acolyte Khalifa Ségnane a écopé d'une peine ferme de 6 mois le jeudi dernier. L'avocat de la société, indigné et n'ayant cru un mot de ce que le prévenu a dit, a requis 2 ans de prison ferme contre lui. «Les faits sont établis tant dans leur matérialité que dans leur imputabilité, car le prévenu offre ses services d’homosexualité sur internet. Ce qui constitue une influence des jeunes en les entraînant dans ses activités illicites. Ce qui peut être considéré comme de l’incitation à la débauche», a indiqué le maitre des poursuites qui a demandé la requalification des faits de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs en détention.
L'avocat de la défense, après avoir souhaité la relaxe au bénéfice du doute de son client pour l'infraction d’actes contre-nature, a sollicité une application bienveillante de la loi pénale contre lui pour les autres délits. «Pour les délits de proxénétisme et de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, je ne vais pas nier l’évidence. Il est clair et indéniable que mon client louait une chambre moyennant la somme de 10.000 F la journée à des prostituées. Aussi, dans son iPhone saisi, on a trouvé des annonces qu'il faisait pour de la publicité en faveur de ces filles de joie», a relevé le conseil dont le client sera fixé sur son sort le 5 août prochain.
Fatou D. DIONE