ACQUITTÉ DANS UNE AFFAIRE DE MEURTRE APRÈS 8 ANS DE DÉTENTION: «Caporal» tentait d'avaler 11 képas d'héroïne lors de son arrestation



 
 
On dirait que le cinéaste Amdy Moustapha Niang dit «Caporal» veut faire de la prison sa maison. À peine sorti après 8 ans de détention préventive pour une affaire de meurtre dans laquelle il a été mêlé, Amdi Moustapha a encore renoué avec le monde carcéral. Et cette fois-ci, le garçon de 27 ans a trempé dans une affaire de drogue. Dans le quartier de la Médina où il réside, tout le monde savait qu'il s'activait dans le trafic de drogue. Selon les flics, il était le protégé de deux ressortissants nigérians, en l'occurrence les nommés Ernest et Morgane qui étaient ses fournisseurs. Finalement, ce sont les riverains qui l'ont dénoncé aux agents avant que ces derniers ne procèdent à sa filature et à son arrestation. Un jour, alors qu'il s'apprêtait à livrer de la drogue à un client, il a été pris en flagrant délit. Ainsi, «Caporal» a tenté d'avaler d'une bouchée le sachet contenant 11 képas d'héroïne qu'il détenait par-devers lui. Malheureusement, son geste n'a pu aboutir, car il a été arrêté sur le feu de l'action.
Inculpé pour offre et cession de drogue, ce prévenu a fait face au juge des flagrants délits de Dakar hier. Mais, pour atténuer sa responsabilité pénale, «Caporal» a soutenu que ladite drogue était destinée à sa consommation personnelle et non à la vente. «C'est de l'héroïne. Je ne vends pas de la drogue, mais je reconnais avoir été trouvé avec 11 képas. Je l’ai acheté le képa à 1500 francs à Colobane. Je les avais mis dans un sachet avant de tenter de les avaler quand les agents ont voulu m'interpeller. Je voulais la fumer et non la vendre et je devais la mélanger avec de la cigarette. J'ai une carrière, je ne suis qu'une victime dans cette affaire», a expliqué le mis en cause. Mais, la représentante du parquet a requis 2 ans ferme contre lui parce que, dit-elle, «Caporal» tente de les orienter dans le sens de l'usage puisqu'il sait que l'offre est réprimée sévèrement.
Avocat de la défense, Me Ndoffane Diouf qui a sollicité une application bienveillante de la loi a estimé que ce serait jeter son client en pâture s'il est condamné à cette peine requise par le parquet. Au final, le tribunal a disqualifié les faits d'offre en détention en vue de l'usage avant de le condamner à 1 an ferme. 
 
 
Fatou D. DIONE
LES ECHOS

Dans la même rubrique :