ABUS DE CONFIANCE ET COMPLICITE D’ABUS DE CONFIANCE: Nafissatou Ka et Jean-Luc Coly accusés d’avoir dissipé 19 millions en bijoux de Katoucha Niass en simulant un vol



 
 
 
Pour abus de confiance et complicité de ce chef, Jean-Luc Coly et Nafissatou Ka ont été traduits, hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar. Si Jean-Luc Coly a été relaxé, il n’en a pas été de même pour Nafissatou Kâ. Elle a été condamnée à 6 mois de prison assortis du sursis et à payer 10 millions de dommages à la victime. Ces prévenus avaient dissipé les bijoux d’une valeur de 19 millions de la plaignante Katoucha Niass, ce, après avoir simulé un vol qu’ils auraient subi vers la cité Imbécile. 
 
 
 
Qu’il s’est agi d’un vol ou pas, nul ne sait vraiment, dans cette affaire de bijoux en plaqué opposant la victime, Katoucha Niass, aux prévenus Nafissatou Ka et Jean-Luc Coly. C’est pour une valeur de 19 millions en bijoux que le plaignant a trainé les deux prévenus devant dame justice. En effet, la partie civile qui vit à Londres avait envoyé lesdits bijoux d’une valeur de 19 millions en plus de 3 millions F à la dame Nafissatou Ka, à charge pour elle de les réparer et de lui envoyer le produit fini afin qu’elle les écoule. Cependant, ayant reçu ladite marchandise et après avoir fait les réparations nécessaires, la prévenue aurait subi un vol sur l’autoroute, vers la cité Imbécile. Ce, après que le véhicule de Jean-Luc Coly qui transportait la marchandise est tombée en panne. 
 
 
Nafissatou Ka dit avoir subi un vol et conteste le montant avancé par Katoucha Niass
 
 
Une explication que Dame Katoucha Niass n’a pas gobée. Conséquence : il les a tous les deux trainés en justice pour abus de confiance et complicité de ce chef. Inculpés pour ces infractions, ces derniers ont comparu, hier, devant le juge des flagrants délits de Dakar où ils ont balayé d’un revers de main les accusations à leur encontre. Mère célibataire âgée de 35 ans, demeurant aux Maristes, Nafissatou Ka a contesté les faits. «Il m'a envoyé des sommes d'argent dont je ne me souviens pas du montant exact. Concernant les bijoux plaqués qui équivalent à 19 millions F, il me les a envoyés via DHL en me chargeant de les réparer. Et je lui avais envoyé les vidéos de la collection. Mais, avant de lui envoyer des échantillons du produit fini, j’ai subi un vol. C’est pour cela que je n'ai pas livré la marchandise», explique-t-elle. Poursuivant, elle ajoute : «concernant ledit cambriolage, la voiture de Jean-Luc dans laquelle je transportais la marchandise est tombée en panne en pleine autoroute, vers la cité Imbécile. Et c'est ainsi que nous avons laissé la marchandise dans le coffre du véhicule. C’est quand on est revenu le lendemain qu’on a constaté que tout a été emporté. Toutefois, je conteste la valeur des 22 millions qu'elle allègue et c'est pour cela que j'ai demandé au bijoutier de venir à la barre pour attester sur le montant de ces bijoux qui sont en plaqué», s’est-elle disculpée. 
 
 
Les explications de Jean-uc Coly balayées par un des assesseurs
 
Pour sa part, Jean-Luc Coly a lui aussi réfuté la complicité d’abus de confiance pour laquelle il est poursuivi. Résidant aux Maristes, ce père de famille a déclaré : «c'est en cours de route, vers la cité Imbécile, que mon véhicule est tombé en panne. J'ai fermé la voiture à clé en y laissant tous les biens qui s'y trouvaient. On a subtilisé tous les cartons ainsi que la radio du véhicule. Je me suis rendu compte qu'ils ont cassé la voiture et pris la batterie. Et c'est par les portières qu'ils y ont accédé», dit-il. Des explications balayées d’un revers de main par un des assesseurs qui lui a fait comprendre que ce qu’il racontait n’était que contrevérités. «Ce que vous dites là n'est pas possible parce que si vous enlevez la batterie, la voiture reste bloquée jusqu'à ce que vous la remettiez en place», lâche-t-il. Cité dans cette affaire pour éclairer la lanterne du tribunal, le bijoutierMor Thiam, entre les mains de qui les bijoux bruts ont transité, a soutenu : «les bijoux sont en argent blanc. Et si on me vendait le stock que la dame Nafissatou m'avait emmené, franchement, je n'allais pas dépasser le 1 million 600 mille F», révèle-t-il. 
 
 
La partie civile réclame 30 millions
 
 
De l’autre côté, l’avocat de la partie civile, Me Idrissa Sakho, n’est pas convaincu des dénégations des prévenus. A l’en croire, on veut faire croire au tribunal qu'après avoir encaissé les bijoux d'une valeur de 19 millions, ils auraient subi un vol pour se soustraire de toute action pénale. «Mais est-ce que ce vol saurait lui éviter le délit d'abus de confiance ? Qu’est-ce qui prouve qu'il y a eu vol ou qu'elle les a confiés à Coly, son co-prévenu ? Le parquet aurait dû aussi les inculper pour association de malfaiteurs. Et mieux, la dame vous a dit qu'ils ont l'habitude de travailler ensemble. C'est dire qu'ils ont l'habitude d'escroquer les gens. Vous requalifierez l'abus de confiance en association de malfaiteurs et vous les condamnerez à nous payer 30 millions de dommages et intérêts», plaide Me Sakho. 
 
 
Le procureur requiert 6 mois avec sursis
 
 
Estimant que le fait justificatif du vol allégué n'est pas prouvé, le procureur a requis 6 mois de prison assortis du sursis contre eux. Pour la défense, Me Abdoulaye Tall qui a demandé leur relaxe pure a assuré au juge que ses clients sont des prévenus manifestement de bonne foi. En conclusion, Me Tall a demandé au tribunal de débouter la partie civile de ses demandes d’intérêts civils de 30 millions. Rendant son délibéré, le juge a relaxé purement et simplement Jean-Luc Coly, et condamné Nafissatou Ka à 6 mois de prison assortis du sursis, avec le montant de 10 millions qu’elle doit payer à Katoucha Niass. 
 
Fatou D. DIONE 
 

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