ABOU DIALLO ALIAS ABOU DIANDAL: «Aboubacry Guèye, mon maître coranique, m’a suggéré d’aller au Nigeria pour chercher du travail et approfondir mes connaissances du Coran»



 
Abou Diallo alias Abou Diandal, lors de sa comparution, hier, a contesté la majeure partie des déclarations qu’il avait faites à l’enquête et face au juge d’instruction. Mais, il a reconnu avoir été dans le fief de Boko Haram. C’était, selon lui, parce que son maître coranique Aboubacry Guèye lui avait suggéré de se rendre au Nigeria pour travailler et en même temps renforcer ses connaissances du Coran.
 
A la suite de Lamine Coulibaly, hier, Abou Diallo alias Abou Diandal a fait face à la Chambre criminelle de Dakar. Agé de 21 ans, le natif de Richard-Toll, célibataire sans enfant et élève au collège de Rosso, a nié les crimes qui lui sont imputés. Selon lui, Aboubacry Guèye est son maître coranique. Abou Diandal a expliqué, hier, aux juges de la Chambre criminelle, avoir séjourné au Nigeria dans le fief de Boko Haram. Il n’a jamais été affilié à une association. C’est durant les grandes vacances à Rosso, à l’en croire, que son maître coranique, Aboubacry Guèye, l’a appelé au téléphone en lui proposant de se rendre au Nigeria dans le but de trouver du travail et d’approfondir ses connaissances du Coran. C’est donc son maître coranique qui l’a mis en rapport avec Moustapha Faye, qui lui a payé le billet.
Une fois là-bas, ils ont trouvé Oumar Yaffa, Mouhamed Ndiaye et Mouhamed Mballo. Il a, par ailleurs, nié avoir rencontré le chef de Boko Haram, ni participé aux combats, encore moins subi de formation militaire durant 1 mois avec ses co-prévenus Latyr Niang, Mouhamed Mballo… Ce qu’il avait pourtant reconnu à la police. Il avait déclaré devant les enquêteurs avoir participé à 3 combats, tout en précisant que, pour le premier, une grande quantité de carburant a été récupérée de l’armée nigériane pour le fonctionnement de leurs véhicules. Et pour les deux autres, ce sont des attaques que subissaient les rangs de Boko Haram. Il y avait pris part activement, car il croyait à cette «noble cause» qui était le djihad. Il avait aussi soutenu que Shekau avait déploré la forme dont l’islam était pratiqué au Sénégal.
Poursuivant ses explications, à l’enquête, il soutient que Matar Diokhané avait l’intention d’installer une cellule djihadiste au Sénégal et qu’il comptait sur les frères qui avaient combattu dans les rangs de Boko Haram et qui avaient subi une formation au maniement des armes et des entrainements. Ils étaient tous d’accord sur cela. Mais, lorsqu’il est venu au Sénégal, il s’est départi de toute idée djihadiste.
Hier, Abou Diallo a juré ne pas se souvenir de certains propos qui lui ont été attribués. Chaque fois que le juge ou le procureur lui rappelle ses déclarations à l’enquête ou faites devant le juge d’instruction, il dit qu’il était malade en ce moment et ne se souvenait plus.
N’empêche, le juge lui rappelle qu’il avait déclaré  que Moustapha Faye lui avait remis 4000 naïras pour son retour au Sénégal et qu’ils étaient 11 personnes à quitter Sambissa pour se rendre à Handack. Il a précisé n’avoir utilisé que les 10.000 F dudit montant, avant qu’il ne soit arrêté et envoyé en prison durant 3 mois avec les nommés Lamine Coulibaly, Moustapha Faye et Mouhamed Mballo. Avant de terminer en disant qu’il n’a pas pu étudier au Nigéria comme il le souhaitait. Mais, pour toutes ces déclarations, Abou Diallo a dégagé en touche.
Fatou D. DIONE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dans la même rubrique :