ABDOURAHMANE DIOUF TANCE MACKY ET LES POLITIQUES: «Le Président doit avoir une poitrine dilatée… On ne dirige pas une République avec des humeurs»

Le porte-parole de Rewmi était hier l’invité de l’émission Grand Jury de la Rfm. Une occasion pour Abdourahmane Diouf de tirer à vue sur le chef de l’Etat qui, dit-il, «ne soufre pas de la concurrence ou de l’opposition» et à qui il demande d’ouvrir son cœur, car on ne gouverne pas avec des humeurs. Aussi, il souligne la violation de la constitution par les tenants du pouvoir qui, jusque-là, refusent de désigner officiellement Me Wade chef de l’opposition, alors qu’il a la même légalité que le chef de l’Etat.



 
 
 
 
 
Le problème actuel du Sénégal, c’est avant tout le chef de l’Etat, «réfractaire à la critique et à toute concurrence», fut-elle légale et normale. Dès lors, il demande à Macky Sall de rectifier le tir, en ouvrant son cœur et en prenant langue avec ces opposants. «Le Président Sall a des problèmes avec ceux  qui ne sont pas  de son côté. Le Président doit avoir une poitrine suffisamment dilatée pour parler avec tout le monde. Il doit aller au-delà de sa posture partisane. Il doit aller au-delà de son appel aux forces de Benno Bokk Yakaar et savoir qu’il incarne la nation. Quand on incarne la nation sénégalaise, on n'a pas le droit d'avoir des états d'âme, des humeurs. On n’a pas le droit d’avoir des rancœurs. On doit transcender tout cela». Abdourahmane Diouf de regretter : «on ne peut pas concevoir que le Président Wade soit en bonne santé, en vie et qu’on ne l’associe pas aux manifestations les plus importantes de la République. On ne dirige pas une République avec des humeurs».
 
 
 
Wade doit être officiellement proclamé chef de l’opposition, il a la même légalité que le chef de l’Etat
 
 
Mais, pour lui, «avant d'appeler au dialogue», le Président Sall, conformément à la Constitution, révisée suite au dernier référendum, «doit régler ce statut du chef de l'opposition». Ce qui aura l’avantage de favoriser l’unité au sein de l’opposition, qui pourra parler d’une même voix. Car, pour lui, «ce dialogue devait être dirigé par le chef de l’opposition, pas parce que le président de la République le veut, mais parce que c’est conforme à la Constitution». Il est d’autant plus ulcéré par le non-respect de la Constitution sur ce point dont personne ne parle, «que le chef de l’opposition bénéficie de la même légalité (constitutionnelle) que le président de la République». Dès lors, il fustige le fait que «le chef de l’Etat agit comme si l’existence du statut du chef de l’opposition dépendait de son bon vouloir». En outre, revenant sur le dialogue nécessaire entre pouvoir et opposition, le rewmiste ne cache pas sa perplexité quant à la crédibilité de l’appel au dialogue de Macky Sall, du moment que «la sacralité de la parole du président de la République est mise en doute depuis un certain temps».
 
 
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 

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