ABDOU DIALLO, DEFENSEUR DES LIONS SUR LE STATUT DU SENEGAL A LA PROCHAINE CAN: «Être favori ne veut rien dire»



 
Le défenseur du Paris Saint-Germain Abdou Diallo rejoindra l'équipe du Sénégal pour deux matchs amicaux contre la Zambie et le Cap-Vert les 5 et 8 juin prochain. Le Sénégal est déjà qualifié mais est aussi favori de la Coupe d'Afrique qui aura lieu au Cameroun en janvier prochain. Le néo international Abdou Diallo assume ce statut tout en rappelant le palmarès vierge de la sélection. D'après lui, dans un entretien qu’il a accordé à TV5 Monde, c'est à son équipe de répondre présent sur le terrain.
 
Pouvez-vous revenir sur votre motivation de choisir la sélection sénégalaise ?
 
Je ne vais pas inventer toute une histoire. Ce n’est pas à un éclatement de droit. Cette décision a été progressive. Je suis né en France et j’ai eu l’occasion d’aller au Sénégal avant de signer au PSG. Et quand je suis allé,… et bien, quand tu es de France tu as des informations qui viennent à la française avec une vision franco-française et donc tu peux avoir des préjugés, des craintes et des interrogations. J’y suis allé. J’ai fait la démarche et je suis allé.  Je voulais découvrir moi-même et là-bas les préjugés commencent par tomber un par un. Et puis, j’ai pu murir cette réflexion pendant un an. C’était compliqué aussi en club et au final je me suis dit que j'étais très bien là-bas. Je suis sénégalais et Go…
 
Y’a-t-il eu des préjugés sur votre décision ?
 
On connaît les préjugés vus de  France, problème d’organisation, problème de ceci et ça, alors qu’en réalité, quand j’étais à la sélection de la France, c’était bien organisé comme celle de la sélection du Sénégal. On a une équipe de très haut niveau, un coach de très haut niveau et un bon staff. La fédération est derrière nous. Donc en réalité, il n’y a pas de problème. C’est même compliqué de te dire ce qui est bien. Je ne me baisse pas de niveau en allant au Sénégal.
 
Quel a été le rôle de Aliou Cissé justement dans votre décision ? On sait que souvent il vient rencontrer les binationaux en Europe.
 
Avec moi, ça ne s’est pas passé comme ça. Mon choix a été personnel et réfléchi. Je l’ai eu une fois que j’avais pris ma décision. J’ai l’ai eu au mois de janvier ou février parce que je faisais les démarches pour avoir les papiers tout seul. Avec moi, c’est allé dans l’autre sens. C’est moi qui suis allé vers la sélection. Il a été content de ma démarche et il m’a pris directement. Ils m’ont très bien accueilli au pays.
 
Est-ce que Idrissa Gana Guèye a fait du lobbying ?
 
Bizarrement non. Il m’a dit honnêtement que ‘’c’était à moi de choisir et je comprends ta position  de binational. C’est une position spéciale que peu de gens comprennent. Mais moi je peux t’expliquer et je peux te dire viens voir, mais après, c’est toi qui va prendre ta décision’’.
 
Vous étiez capitaine de l’équipe nationale espoir, et après on vous voit avec le Sénégal, ça a été un étonnement des gens ?
 
Beaucoup de gens nous voient comme des joueurs. Et la plupart m’appelle Diallo et non par mon prénom. Ils ne prennent pas en compte qu’on évolue, qu’on grandit, on voit. Nos choix ne sont pas forcément  les mêmes à 16 ans qu'à 25 ans. Et bien heureusement d’ailleurs.
 
Et votre famille dans tout ça ?
 
Dans une famille binationale, c’est spécial. Il y a des gens qui vont se sentir beaucoup plus de culture française, d’autres sénégalais et d’autres qui sont neutres. Mais à la fin, ils vont dire que c’est ta décision. L'essentiel est que tu sois heureux. Nous on te soutient. Chez nous, c’est l’hospitalité, on est le pays de la Teranga. Je me retrouve dans la culture sénégalaise, la cuisine, le ceebu jën et le mafé, j’adore. C’est bien plus que du foot, ça va au-delà.
 
Le Sénégal, champion d’Afrique, part favori pour la prochaine Can, il faut obligatoirement gagner ?
 
On fait partie des favoris dans cette Can. Tout le monde le sait. Mais être favori ne veut rien dire. Cela fait des années que le Sénégal est favori. C'est uniquement un statut. La réalité se passe sur le rectangle vert. Il faut faire le travail. Et qui dit favori dit plus de responsabilité et ça fait grincer les dents. On ne va pas se cacher, mais il faut d’abord faire le travail.
 
Qu’est-ce que ça fait de jouer avec un joueur comme Sadio Mané ?
 
Il est champion d’Europe et  d’Angleterre, il est Ballon d’Or. C’est un joueur  de classe international.
 
Un mot à dire sur les matchs amicaux du Sénégal
 
C’est une occasion de m'entraîner avec les joueurs et trouver des automatismes. Dans la vie de tous les jours, j’en connais beaucoup. On se côtoie. L’intégration du groupe n’est pas difficile. Sur le terrain, il nous faut des automatismes. Il faut qu’on se connaisse bien, qu’on se comprenne.
 
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