ABBÉ JULES PASCAL COLY LORS DE LA MESSE DES MARCHEURS : «Nos gouvernants doivent être au-dessus de tout soupçon, servir et respecter la parole donnée»



 
 
 
Même si la crise politique est passée, l’abbé Jules Pascal Coly est d’avis que la crise sociale et économique demeure. A cet effet, il a invité les gouvernants à aider les jeunes à se former et à trouver un emploi. L’Etat et les gouvernants, dit-il, ont un rôle crucial et pédagogique dans l’application de la justice sociale et la promotion de la paix. Ils doivent être au-dessus de tout soupçon, ils doivent servir au lieu de se servir et respecter la parole donnée.
 
 
 
 
 
A la veille de la célébration de la 136e édition du Pèlerinage marial de Popenguine, Abbé Jules Pascal Coly a célébré la messe des marcheurs. Une occasion pour s’épancher sur le thème «Avec Marie notre mère, marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de paix». A cet effet, il a donné la recette pour construire un Sénégal de justice et de paix. «Notre pays a connu des moments critiques et tumultueux, mais par la grâce de Dieu et la maturité du peuple sénégalais, nous avons su surmonter la crise. La crise politique est passée, mais la crise sociale et économique demeure. L’incompréhension et la colère ont cédé la place à la confiance et à l’espoir», déclare d’emblée le prêtre avant de poursuivre : «il s’agit, à présent, de se mettre tous au travail pour réconcilier, unir tous les Sénégalais et se consacrer au développement du pays. Mais, point de développement sans la justice et la paix. Autrement dit, la justice et la paix sont les conditions et le socle sur lesquels un pays peut se développer de manière harmonieuse et durable (…). L’éthique est la base de tout progrès et de tout développement. En fait, le développement commence dans l’esprit, c’est d’abord une question d’état d’esprit et de mentalité. Cela dit, pour avoir un Sénégal de justice et de paix, il nous faut au moins avoir les trois attitudes suivantes : la prière, la conversion et le travail», explique Abbé Jules Pascal Coly. 
 
Réparer les injustices, privilégier la compétence et le mérite et non les passe-droits
 
Revenant sur la conversion, le prêtre dira : «la rupture dont on parle au Sénégal, ces temps-ci, doit commencer dans les cœurs et irriguer les mentalités et les pratiques. La conversion doit être un réflexe de tous les Sénégalais, c’est un chemin ouvert à tous par Dieu, pas seulement les gouvernants, mais tous les citoyens. Chacun doit se remettre en cause pour voir ce qui, dans son intérieur, dans sa vie et son comportement constitue un frein pour l’avènement de la justice et de la paix dans notre pays. Et, Dieu sait qu’il y’en a beaucoup : le laisser-aller, la violence, le bavardage, la paresse, la cupidité, les raccourcis, le mensonge, le non-respect de l’intérêt général, la corruption et le détournement des deniers publics», fait remarquer Abbé Jules Coly, avant d’inviter les gouvernants à être au service du peuple et non au service d’une partie du peuple. «Aidez les jeunes à se former et à trouver du travail au Sénégal, car si on ne s’occupe pas des jeunes, les jeunes vont s’occuper de nous. L’Etat et les gouvernants ont un rôle crucial et pédagogique dans l’application de la justice sociale et la promotion de la paix. Pour cela, ils doivent être au-dessus de tout soupçon, privilégier l’intérêt général et bannir la corruption, rétablir l’autorité de l’Etat et l’égalité entre tous, promouvoir la transparence, la reddition des comptes et respecter les lois, réparer les injustices, privilégier la compétence et le mérite et non les passe-droits et, enfin, avoir une vision, de l’audace et de l’ambition pour le pays. En somme, nos gouvernants doivent servir au lieu de se servir et respecter la parole donnée», martèle le dignitaire religieux pour montrer la voie à suivre à nos dirigeants.
 
Chacun doit se mettre au travail 
 
Abbé Jules Pascal Coly invite chaque citoyen à se mettre au travail pour développer le pays. «C’est en chacun de nous d’être un artisan de justice et un instrument de paix à la maison, dans le quartier, au travail avec les amis et entre les religions. Evitons tout ce qui pourrait entraver la justice et compromettre la paix dans notre pays. Souvent on accuse les autres d’injustice. Nous devons d’abord balayer devant notre porte. Le respect de la loi, la rigueur, la discipline et le travail sont les comportements indispensables pour l’avènement de la justice, de la paix et du développement. Chacun de nous doit faire siennes ces valeurs de Jub-Jubal-Jubanti », souligne le prêtre qui plaide pour l’enseignement de ces valeurs de paix et de justice partout, à la télé, à l’école, dans les daaras, dans les réseaux sociaux, etc., pour bâtir des citoyens modèles, au lieu de la musique, le théâtre, la lutte….
 
 
M. CISS
 
 
 
 
LES ECHOS

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