Prenant part à la cérémonie d'ouverture du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, le président de la République Macky Sall a participé à la table ronde dont le thème portait sur "L'avenir des droits humains, de la paix et de la sécurité". Dans son intervention, le chef de l'État a réaffirmé l’engagement de son pays à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans la paix, la sécurité et la primauté du droit. Le Sénégal, dira-t-il, estime qu’entre peuples libres, dont l’histoire et les réalités socioculturelles sont diverses, une seule aire civilisationnelle ne peut définir la manière dont tout le monde doit se comporter en droits et en devoirs. Le Président Sall a également mis l'accent sur les acquis tout en renouvelant les engagements internationaux du Sénégal en faveur des droits humains.
Alors que l’opposition sénégalaise a fait de la «régression de la démocratie et de la «violation des droits humains» son cheval de bataille, prétextant les évènements qui ont secoué le pays depuis plus de deux ans, l’invitation du président de la République à la cérémonie d'ouverture du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme peut être vue comme un camouflet pour ses opposants. A Genève, le président de la République Macky Sall a participé à la table ronde dont le thème était axé sur ‘’l'avenir des droits humains, de la paix et de la sécurité’’. D’emblée, il a noté un paradoxe. «En proclamant, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme, les 58 Etats qui composaient alors l’Organisation des Nations-Unies avaient fixé, pour la postérité, les standards internationaux qu’ils estimaient inhérents à la protection de la condition humaine. Ils reconnaissaient que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Paradoxe de l’époque, certains parmi les Déclarants de 1948, qui étaient des puissances coloniales, niaient à d’autres êtres humains la jouissance des mêmes droits et libertés qu’ils proclamaient dans la Déclaration. Depuis lors, la famille des Nations-Unies s’est élargie à 193 Etats membres aujourd’hui», a déclaré Macky Sall.
Revenant sur le thème de cette Table ronde, qui porte sur l’avenir des droits humains, de la paix et de la sécurité, Macky Sall se veut clair : «nous y réussirons si nous convergeons vers des valeurs partagées, pas imposées». Le Sénégal, dit-il, estime qu’entre peuples libres, dont l’histoire et les réalités socioculturelles sont diverses, une seule aire civilisationnelle ne peut définir la manière dont tout le monde doit se comporter en droits et en devoirs. «Le consensus reste la règle d’or de la diversité ; d’où l’importance des principes de non-sélectivité, d’impartialité et d’objectivité qui doivent gouverner les mécanismes d’évaluation du respect des droits humains».
Défendant toutes les ‘’trois générations des droits de l’homme’’ qui, dit-il sont d’égale importance, le Président Sall rappelle aux occidentaux : «nous considérons le droit au développement comme un droit humain fondamental ; parce que la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels est aussi indispensable à la condition humaine que l’exercice des droits civils et libertés politiques».
Estimant que l’être humain ne vit pas que de liberté, Macky Sall déclare qu’il a aussi besoin de son pain quotidien. S’il en est ainsi, c’est que, assure-t-il, la pauvreté, la marginalisation et l’exclusion sociale déshumanisent, alimentent la frustration et l’extrémisme, et constituent des menaces à la paix, à la stabilité et à la cohésion sociales. Ainsi, au-delà du formalisme juridique, c’est par l’action, dit-il, qu’il faut combattre les injustices et les inégalités avec la même détermination. «Partout, nous devons rejeter avec la même résolution le suprémacisme, le racisme et la discrimination raciale, la xénophobie, l’extrémisme violent, l’intolérance religieuse et la violation du droit international humanitaire».
Aussi, il rappelle que la Cour pénale internationale doit assumer sa vocation universelle en matière d’enquête, de poursuite et de jugement. «La pleine réalisation des droits humains est aussi tributaire d’une gouvernance mondiale politique, économique et financière plus juste et plus inclusive, parce que les règles du système international conditionnent pour beaucoup les politiques publiques nationales», dit-il, notant que des acquis ont été réalisés avec l’admission de l’Afrique au G20 et l’octroi au continent d’un 3e siège au Conseil d’administration du Fmi.
Pour le Président Macky Sall, la réforme d’instances décisionnelles comme le Conseil de sécurité, le Fmi et la Banque mondiale contribuera davantage à l’avènement d’un ordre mondial plus inclusif et plus apaisé. A l’inverse, dit-il, le statu quo accentuera la contestation et le risque de désintégration du système international, avec la constitution de blocs rivaux, voire antagonistes, au détriment de la paix et de la sécurité internationales.
« L’urgence de l’heure pour les droits humains, c’est aussi la lutte contre le terrorisme qui continue de gagner du terrain en Afrique. Le Conseil de sécurité doit pleinement assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme qui est à la fois une menace à la paix et à la sécurité internationales, et une atteinte aux droits humains les plus fondamentaux : le droit à la vie, à la sécurité et à la sûreté. De la même manière, œuvrons davantage à la promotion des droits des femmes et des jeunes, y compris leur autonomisation par des mécanismes économiques et financiers adaptés à leurs besoins. Luttons de façon plus soutenue contre la violence faite aux femmes et aux filles. Combattons sans répit le populisme, le radicalisme et l’extrémisme violent. Sous tous les cieux, et quel que soit leur mode opératoire, le populisme, le radicalisme et l’extrémisme sont les pires menaces aux droits humains, à la démocratie et à liberté », a professé Macky Sall.
Et d’ajouter : « pour l’occasion qui nous réunit, j’ai à cœur de renouveler les engagements internationaux du Sénégal en faveur des droits humains».
S’agissant du monitoring interne, le numéro un sénégalais rappelle : «nous venons d’adopter en Conseil des ministres le projet de loi instituant la Commission nationale des droits de l’homme, en tant qu’autorité indépendante, en remplacement du Comité sénégalais des droits de l’homme».
Parlant de la démocratie au Sénégal, le Président Sall rassure : «notre pays tiendra son élection présidentielle le 25 février 2024. Comme les scrutins précédents, cette élection sera démocratique, libre et transparente ; et le 2 avril, je passerai le pouvoir à mon successeur, confiant que notre pays continuera sa trajectoire, porté par les valeurs de démocratie, de liberté et de respect des droits humains», fait savoir le Président Sall.
Sidy Djimby NDAO