5 ans requis contre Awa Diédhiou: elle accouche, étrangle son bébé avec son haut et cache le corps dans sa valise



 
 
Mère de 3 enfants déjà à seulement 21 ans Awa Diédhiou encourt 5 ans de travaux forcés, devant la Chambre criminelle de Dakar où elle comparaissait hier mercredi pour infanticide. En 2015, à Diacksao, elle avait étranglé son bébé de sexe masculin qu'elle a caché dans sa valise, après son accouchement. Elle sera édifiée sur son sort le 5 février prochain. 
 
Mère de 3 enfants, la demoiselle de 21 ans Awa Diédhiou, qui avait pourtant mené à terme ses trois grossesses contractées hors mariage, s'est débarrassée de la quatrième. Cette mère célibataire avait noué en 2015 une relation amoureuse avec le nommé Demba Maria. Ayant été informé de cette grossesse, son copain a refusé la paternité. Pire, il a disparu de la circulation. En conséquence, Awa Diédhiou avait caché sa grossesse, mettant toujours une gaine pour que sa famille ne la soupçonne. Après 9 mois de grossesse, elle a accouché en catimini dans sa chambre où elle a tué son nouveau-né. Comme un crime n'est jamais parfait, sa belle-sœur, revenue de son activité, a constaté des traces de sang dans la pièce où Awa Diédhiou a dormi. Elle a vite conclu à un accouchement récent. Sommé de fournir des explications sur lesdits caillots de sang éparpillés sur le sol, elle a de nouveau nié avoir mis au monde un bébé. Même la sage-femme que sa belle-sœur a fait venir pour qu'elle la questionne n'a pas réussi à lui tirer les vers du nez. C'est Ainsi que la blouse blanche a demandé à Fanta Diémé de saisir la police pour tirer cette affaire au clair. C'est sur ces entrefaites que les agents de police ont retrouvé dans la chambre le placenta mais pas le bébé. Et deux jours après, une odeur nauséabonde se dégageait de ladite chambre. Sur ce, Fanta Diémé a une seconde fois appelé la police et les agents, après une fouille minutieuse, ont découvert le bébé de sexe masculin enfermé dans une valise. 
Arrêtée, Awa Diédhiou déclarait avoir par inadvertance marché sur le cou de l'enfant. Et que c'est pour cela qu'il est mort. Avant d'avouer qu'elle a enroulé son haut au cou de son bébé avant de le tirer pour l'étranger. 
Le certificat de genre de mort établi par l'homme de l'art a bien conclu que le bébé était vivant après l'accouchement et qu'il n'avait aucune malformation. Aussi, le dossier médical atteste qu'il est mort par asphyxie. 
 
 
 
Awa Diédhiou : «Je ne l'ai pas tué intentionnellement, je l'ai piétiné par accident après l'accouchement»
 
 
Inculpée pour infanticide, Awa Diédhiou a comparu hier, mercredi, devant la Chambre criminelle de Dakar, après 4 ans de détention préventive. Face au juge Dembélé, elle s’est confiée. «A la naissance, mon bébé bougeait, mais il n'avait pas crié. Je ne l'ai pas tué intentionnellement, je l'ai piétiné par accident après l'accouchement», s'est-elle défendue, tête baissée. Entendue à la barre en qualité de témoin, Fanta Diémé, sa belle-sœur, a fait des déclarations qui ont soulevé l'émoi dans la salle d'audience. «J'ai ouvert la porte de sa chambre et c'est là que j'ai vu le sang qui coulait sur le sol. Elle continuait à nier sa grossesse. Je lui ai rétorqué que ce sang-là est celui d'une personne qui venait fraîchement d'accoucher. On a fouillé la chambre et on a trouvé un sachet qu'elle avait caché sous le lit dans une bassine. Celui-ci contenait le placenta. Nous avons aussi trouvé 2 pots contenant du sang qu'elle avait caché sous le lit. C'est après avoir ouvert sa valise contenant ses habits qu’on a trouvé le bébé», dit-elle. 
 
 
 
Le procureur plaide des circonstances atténuantes, l’accusée, en sanglots, demande la clémence du tribunal
 
 
Curieusement, le procureur a souhaité que des circonstances atténuantes devraient être accordées à l'accusée. Il a ainsi sollicité 5 ans de travaux forcés contre elle. Pour la défense de l'accusée, Me Brice Sylva s'est appesanti sur les conditions de vie très difficiles de l'accusée avant de demander qu'elle soit examinée par un psychiatre. «Elle vous dit qu'elle a été abandonnée par son copain. Elle est vulnérable parce qu'elle vit dans des conditions précaires. Elle présente l'air d'une personne normale, mais elle ne l'est pas dans le fond. Je ne plaide pas la folie. Mais, c'est une histoire qui fait mal, parce que depuis le box des accusés où elle est assise depuis ce matin, elle n'ose regarder personne. Car, elle fuit le regard des gens. C'est pour cela qu'elle a dit qu'elle a honte de regarder les gens tout à l'heure. Elle n'a pas su gérer cette difficulté. Je demande d’assortir votre décision d’une prise en charge médicale afin qu'elle soit suivie par un psychiatre», a plaidé Me Sylva avant que sa cliente ne demande la clémence du tribunal en sanglotant. Délibéré au 5 février prochain.  
 
Fatou D. DIONE

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