Voilà bientôt 19 ans que le bateau «Le Joola» a sombré dans les eaux gambiennes, dans la nuit du 26 septembre 2002. Mais malheureusement, les points concernant le renflouement, la justice et la journée du souvenir sont toujours au point mort. Malgré les avancées notées dans la prise en charge des orphelins, le comité demande à l’Etat le recensement exact de tous les ayants droit afin d’éviter des omissions.
A l'image des enfants déclarés pupilles de la Nation qui ont été pris en charge par l’État au lendemain du naufrage du bateau «Le Joola», le Président Macky Sall avait décidé en février dernier de réparer une vieille injustice. Il s’agissait des orphelins non déclarés pupilles de la Nation. Dès lors, il avait décidé de les régulariser et de procéder au paiement de droits. Mais jusqu’à présent, il y a des manquements. C’est du moins ce qu’avancent les familles des victimes de cette catastrophe maritime.«Il y a, par contre quelques avancées en ce qui concerne la prise en charge des orphelins et pour l’édification d’un Mémorial. Le gouvernement ayant attendu 10 ans avant de s’y atteler, n’a pris en charge que ceux qui avaient moins de huit ans au moment du drame», avancent-ils.
Pour les orphelins du bateau «Le Joola», le recensement et la prise en charge doivent partir de la situation de 2002. En effet, d’après eux, au lendemain du naufrage, près de 1900 orphelins mineurs avaient été recensés et le gouvernement avait pris l’engagement de les prendre immédiatement en charge. Ce qui n’a pas été fait. «Ceux qui ne sont pas déclarés ne sont pas des pupilles mais des orphelins. Les rescapés ne sont toujours pas pris en charge. Les orphelins ne sont pas pris en charge totalement. On doit les indemniser depuis le 1er janvier 2002, jusqu’en 2021. Mais on a commencé en 2012, dix ans après le naufrage du bateau ‘’Le Joola’’. Actuellement, il y a une liste qui circule comptant 376 orphelins», se désole Alassane Thiam, orphelin et pupille de la Nation.
«L’irresponsabilité se poursuit»
Cette année, le thème retenu par les membres du comité est «Naufrage du Joola et gestion de la pandémie : l’irresponsabilité se poursuit».
Pour Chamsidine Aïdara, les gouvernements successifs de 2002 à 2021 ont manifesté peu de volonté politique dans la prise en charge des doléances des familles des victimes. En effet, pour lui, tous les points concernant le renflouement, la justice et la journée du souvenir sont toujours au point mort.«On veut savoir qu’est-ce qui a provoqué la mort de nos parents ? Est-ce la faute de l’État ? Pour un accident qui a eu lieu à 23h, et des secours qui sont venus vers 17h, le lendemain, 27 septembre, à qui la faute ?»
En raison de la pandémie à Covid-19, le 26 septembre, il est prévu un minimum d’activités. Un dépôt de gerbes de fleurs en mémoire aux victimes sera effectué à 12h, à la Place du Souvenir et dans les cimetières. Une minute de silence sera aussi observée.
Khadidjatou DIAKHATE